La filière sport pèse 64 milliards d'euros, soit 2,6% du PIB français, selon une estimation du groupe bancaire mutualiste BPCE, qui met en avant le rôle de financeur « fondamental » des collectivités territoriales tout en alertant sur le « choc inflationniste » qui touche le secteur.

« La filière du sport est une filière économique à part entière dans notre pays » mais « elle n'est pas suffisamment considérée comme telle aujourd'hui, au même titre que l'agroalimentaire ou le luxe », a estimé jeudi Benoît Gausseron, directeur jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 du groupe – qui est un des partenaires « premium » des JO.

Le poids du sport est évalué à 2,6% du PIB français, un chiffre valant « pour l'année 2019 car on a voulu faire une évaluation indépendamment des deux années marquées par la crise » du Covid, a précisé Alain Tourdjman, directeur études et prospectives de BPCE, lors d'un point presse à l'occasion de la publication du troisième Observatoire de l'économie du sport de BPCE.

Autant que l'hôtellerie-restauration

« C'est conséquent, c'est autant que le poids économique du secteur de l'hôtellerie-restauration », met en avant Julien Laugier, économiste du groupe bancaire.

Sur un PIB total de 64 milliards d'euros, 52,7 milliards sont apportés par la consommation des ménages (achat d'articles de sport, abonnements en salles de sport, paris sportifs, billetterie pour événements sportifs, sport scolaire, pratique associative, etc.), et 12 milliards proviennent des investissements de la part d'entreprises, du secteur public et d'associations.

BPCE fait état d'un maillage de 128.500 entreprises privées du sport (hors associations): la très grande majorité sont des micro-entreprises (enseignement, coaching, location et vente de matériel, etc.) qui génèrent à peine 10% du chiffre d'affaires total, le restant étant produit par 3.500 structures de plus grande taille (commerce, fabrication, etc.).

Le groupe bancaire met également en avant « le rôle fondamental » joué par les collectivités territoriales dans le sport, dont les dépenses sont « près de deux fois supérieures à celles de l'Etat » et qui sont propriétaires de 81% des équipements sportifs recensés sur le territoire.

Mais après la crise sanitaire liée au Covid, la filière sport est également touchée par « un choc inflationniste »: en année pleine, « les collectivités territoriales pourraient être confrontées à une hausse de 12% de leurs dépenses sportives, soit 1,5 milliard d'euros dont plus de la moitié serait imputable à la hausse des prix énergétiques », résume BPCE.