Le texte est attendu pour la mi-décembre, mais la Première ministre Elisabeth Borne a balisé la future réforme des retraites que son gouvernement va défendre en 2023. Objectif : une mise en application dès l'été 2023 et un report progressif de l'âge de départ.

Rien n'est gravé dans le marbre, mais la Première ministre Elisabeth Borne a dressé les contours de la future réforme des retraites ce vendredi dans Le Parisien. Celle-ci doit être dévoilée le 15 décembre. Premier enseignement, l'âge du taux plein ne bougera pas et restera à 67 ans, a expliqué la locataire de Matignon, sans préciser l'âge auquel il sera possible de partir en retraite.

En réalité, le verdict entre 64 et 65 ans n'est toujours pas rendu et dépendra des dernières consultations à venir, menées par Olivier Dussopt, le ministre du Travail. « Le report progressif de l'âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d'ici 2031, c'est ce qui permet de ramener le système à l'équilibre dans les dix ans », souligne Elisabeth Borne. La réforme s'appliquera dès l'été 2023, « à partir de la génération née au deuxième semestre 1961. »

Si « un autre chemin » pour « atteindre le même résultat » est proposé par les partenaires sociaux, il sera étudié, selon la Première ministre. Par exemple, une durée de cotisation relevée à 43 ans (172 trimestres) d'ici 2035. La baisse du montant des retraites ou la hausse « du coût du travail par des cotisations supplémentaires » sont des options exclues d'emblée par le gouvernement.

Les régimes spéciaux supprimés pour les nouveaux entrants

Elisabeth Borne s'engage aussi à maintenir « le système des 'carrières longues' » défendu aussi par les syndicats. Par contre, en raison du niveau de l'inflation, la pension minimum devra atteindre le montant de 1 200 euros, soit 100 euros de plus que la promesse de campagne d'Emmanuel Macron.

Gros morceau de la réforme des retraites, époque Edouard Philippe et premier quinquennat Macron, la suppression des régimes spéciaux ne s'appliquerait qu'aux nouveaux entrants sur le marché du travail, à compter de 2025. Les anciens salariés sont donc préservés au nom de « la clause du grand-père ».

Une fois passés les rendez-vous avec les syndicats, la Première ministre Elisabeth Borne dévoilera ses arbitrages dans le courant de la deuxième semaine de décembre. Juste avant les vacances de Noël, période peu propice à la mobilisation des salariés.