163 000 salariés ont perçu plus de 8 680 euros nets par mois en 2017. Parmi eux des traders et des footballeurs, mais surtout de nombreux dirigeants.

Ils font partie d’un club très restreint : celui des 1% des salariés du privé qui gagnent plus de 8 680 euros nets par mois en équivalent temps plein. Ils sont 163 000 très exactement à toucher 7,5 fois le Smic ou un peu plus de 4,5 fois le salaire médian (1 850 euros). C'est ce que souligne une étude (1) publiée, ce jeudi, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), et basée sur des chiffres de 2017.

Quel est leur profil ?

Si les professions sont très variées, quatre profils principaux ressortent :

  • Les salariés assurant la direction de leurs entreprises représentent 26% du top 1%. Ils regroupent à la fois les dirigeants salariés (présidents, directeurs généraux, gérants...) et leurs cadres d’état-major.
  • Dans 58% des cas, on retrouve les autres cadres à hautes responsabilité ou expertise qui ne sont pas dans le secteur bancaire. Il s'agit des cadres administratifs et commerciaux, des cadres comptables et financiers ainsi que des ingénieurs et cadres techniques. Mais pas que. Il y a aussi des profils avec des compétences techniques très spécifiques à l’image des pilotes de ligne qui représentent 2% du top 1%.
  • Le troisième profil (7%) est constitué des cadres des organismes bancaires et des marchés financiers et inclut entre autres les gérants de portefeuille et les traders.
  • Enfin, il y a les sportifs professionnels qui représentent seulement 1% des salariés situés dans le top 1%. En revanche, ils sont plus présents dans les rémunérations supérieures. Ils constituent ainsi 11% des salariés du top 1 000, à savoir ceux qui gagnent plus de 89 530 euros nets par mois. Mieux encore : parmi les 100 salariés qui reçoivent chaque mois plus de 280 580 euros, se trouvent 26 footballeurs.

Où travaillent-ils ?

Sans surprise, « les salariés aux plus hautes rémunérations travaillent dans les plus grandes métropoles, et notamment en IIe-de-France, où se concentrent sièges sociaux, services financiers et banques », note l’Insee. Résultat, un quart du top 1% travaille à Paris et un autre quart dans les Hauts-de-Seine, là où se trouve le quartier d’affaires de la Défense. Hors région parisienne, les membres du top 1% exercent surtout dans les départements ayant les principales métropoles, notamment le Rhône (Lyon) , les Bouches-du-Rhône (Marseille) et le Nord (Lille).

Une majorité d’hommes de plus de 50 ans ?

Sans grande surprise, les femmes sont peu nombreuses. Si elles représentent 42% des salariés du secteur privé, elles en sont que 8% dans le top 1% et seulement 9% dans le top 1 000. « Cette faible présence des femmes parmi les salariés les mieux rémunérés contribue nettement à augmenter l’écart salarial moyen entre femmes et hommes : en moyenne, en 2017, dans le privé, les femmes gagnent 16,8% de moins que les hommes, mais hors top 1%, l’écart tombe à 12,4% », constate l’Insee.

Par ailleurs, alors qu’un quart des salariés du privé a plus de 50 ans, cette part dépasse les 50% chez les membres du top 1%, « les postes de direction étant généralement atteints en fin de carrière », rappellent les auteurs de l’enquête. Dans le détail, 19% des salariés du top 1 000 ont même plus de 60 ans, contre 3% dans l’ensemble du privé. À l’inverse, un peu plus d’un salarié sur dix du top 1 000 a moins de 40 ans. Il s’agit presque exclusivement d’hommes, parmi lesquels figurent des sportifs dans 80% des cas.

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Que pèse le top 1% ?

En 2017, ces 163 000 salariés ont perçu 8% de l’ensemble de la masse salariale du secteur privé. Cela correspond à la somme des salaires nets perçus par les membres du top 1%, rapportée à la somme des salaires nets perçus dans l’ensemble du secteur privé.

(1) Insee Première, « Les hauts salaires dans le secteur privé »