La moitié des employeurs français prévoient finalement des taux d’augmentations salariales comparables ou supérieurs à 2,3% en 2020 selon une étude, contre 2,5% prévus initialement. En revanche, les politiques de recrutement vont être durcies.

Malgré la crise économique, les entreprises françaises prévoient quand même de maintenir des enveloppes d’augmentations salariales en 2020 proches de celles prévues avant la pandémie, selon une enquête (1) menée par le cabinet de conseil Willis Towers Watson.

Sur 320 sociétés françaises sondées, sur 15 000 au total dans 132 pays, la moitié des employeurs tricolores prévoient des taux d’augmentations salariales comparables ou supérieures à 2,3% en 2020, sans distinction notable entre les employés ou les cadres, contre 2,5% anticipé avant l'épidémie de coronavirus. Seul un tiers des employeurs français ont procédé à un gel des salaires ou le prévoient cette année. Pour 2021, les entreprises anticipent une hausse moyenne de 2,4%.

Ni gel des salaires, ni report ou annulation de primes pour « préserver leur capacité à fidéliser les meilleurs » donc, mais « les entreprises ont prévu de réduire massivement leurs embauches, pour limiter l’impact de la crise sur leur trésorerie », explique Khalil Ait-Mouloud, responsable de l’activité enquêtes de rémunération au sein de Gras Savoye Willis Towers Watson.

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En clair, l’impact sera plus fort sur le marché du recrutement que néfaste pour ceux déjà en poste : sur les 63% des DRH qui déclarent avoir repensé leur stratégie suite à la crise, 82% ont gelé les embauches et 18% réduit leurs effectifs. Certains secteurs sont plus touchés que d’autres par les effets de la crise sanitaire : commerce de détail, énergie, médias, industrie ou hôtellerie.

3% en moyenne aux Etats-Unis

A l’échelle mondiale, la tendance est la même qu’en France, affirme l’étude. Seuls les États-Unis font exception à cette règle où les augmentations avant et après crise devraient se maintenir à 3% jusqu’en 2021. Mais, rappelle Khalil Ait-Mouloud, « l'impact économique de la pandémie n'a cependant pas encore été pleinement ressenti ».

En février dernier, alors que le coronavirus semblait encore loin, le cabinet en ressources humaines LHH tablait dans une étude, publiée par Le Figaro, sur une augmentation moyenne des salaires en France de 2% en raison notamment d’un climat social incertain sur fond de réforme des retraites. La solution des primes était alors privilégiée pour récompenser les salariés.

Salaire : dans quelle région gagnez-vous le plus ?

(1) L’enquête 2020 Salary Budget Planning a été conduite entre mai et juin 2020 dans divers secteurs d’activité. Cette enquête inclut des données de benchmark sur les taux d’augmentation attribués en 2020 et ceux prévus pour 2021.