Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé une souscription nationale, les appels aux dons, comme les donateurs sont déjà au rendez-vous. Le gouvernement réfléchit à un coup de pouce fiscal supplémentaire pour accroître les contributions.

« Cette cathédrale Notre-Dame, nous la rebâtirons. Tous ensemble. C’est une part de notre destin français. Je m’y engage : dès demain une souscription nationale sera lancée, et bien au-delà de nos frontières », tels sont les mots prononcés hier par Emmanuel Macron aux abords de Notre-Dame de Paris, encore ravagée par les flammes.

Dans la foulée, les internautes et amoureux de ce symbole du patrimoine français ont rapidement lancé des cagnottes afin d’apporter leur contribution. L’une des premières, hébergées par la plateforme Dartagnans qui est spécialisée dans le financement participatif du patrimoine, a en milieu de matinée déjà fédéré 800 participants et récolté plus de 35 000 euros. Les plateformes de crowdfunding plus connues, comme Leetchi et Le Pot commun, accueillent aussi des campagnes dédiées à la reconstruction de la cathédrale.

Les plateformes conscientes des risques de détournement

Conscients que cet élan populaire peut aussi attirer des personnes mal intentionnées, des donateurs ont interpelé les plateformes sur les réseaux sociaux afin qu’elles s’assurent de la fiabilité des cagnottes. « Les cagnottes concernées sont sous surveillance et les fonds ne pourront être versés qu’au bénéficiaire prévu [en l’occurrence le recteur de Notre-Dame de Paris pour l’une des cagnottes et « toute organisation de gestion du Patrimoine prenant en charge la reconstruction dès que tout moyen de le faire sera annoncé » pour l’autre, ndlr] sans intermédiaire », a répondu sur Twitter Leetchi. Le Pot commun a, quant à lui, certifié la campagne lancée par l’Observatoire du patrimoine religieux qui, au moment où nous écrivons, a attiré 172 donateurs pour plus de 8 000 euros donnés.

La Fondation du patrimoine, organisme privé qui chapote le Loto du Patrimoine, s’est elle-aussi rapidement mobilisée. Elle a ouvert son outil de collecte interne et déjà recueilli plus d’un million d’euros, peut-on lire sur la page dédiée à la collecte des dons. Reconnue d’utilité publique, cette fondation permet aux donateurs de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu. D’accoutumée, celle-ci atteint 66% du montant donné, dans la limite de 20% du revenu imposable. Les contribuables assujettis à l’impôt sur la fortune immobilière peuvent eux déduire leur don à hauteur de 75% dans la limite de 50 000 euros.

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Vers une réduction d’impôt de 90% ?

Toutefois, plusieurs personnalités politiques souhaitent que le coup de pouce fiscal soit plus important. Sur Twitter, l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Alliagon a ainsi appelé le gouvernement à décréter Notre-Dame « Trésor national » afin que les dons puissent bénéficier d’une réduction d’impôt de 90%.

Interrogée sur la possibilité d’augmenter la ristourne fiscale, Anne Hidalgo s’y est montrée plutôt favorable : « je pense qu’il faut aller vers ça », a déclaré ce matin la maire de Paris sur France Inter. S’exprimant également sur les ondes de France Inter, le ministre actuel de la Culture, Franck Riester paraît plus prudent. « Nous allons voir avec le gouvernement quel dispositif spécifique nous mettons en œuvre mais bien évidemment l'Etat sera là auprès de tous nos compatriotes pour reconstruire », a-t-il indiqué.

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