Les frais de gestion des complémentaires santé progressent selon une étude du ministère de la Santé. Sur 100 euros de cotisations versés par les assurés en 2017, seuls 80 euros ont servi à rembourser leurs soins de santé.

Chères mutuelles. Alors que près de 5% de la population française, soit environ 3 millions de personnes, principalement à faible revenu, n'est pas couverte par une complémentaire santé, une étude du ministère de la Santé , publiée ce matin, révèle que les frais de gestion des mutuelles ont encore augmenté. Résultat, hors taxes (14,4%), sur 100 euros de cotisations versés par les assurés en 2017, seuls 80 euros ont permis de rembourser leurs soins de santé. Les 20 euros restants ont servi à payer les frais de gestion. « C’est un point de plus qu’en 2011 », explique Le Parisien qui dévoile l’enquête.

Selon la Drees, dans ces 20% de frais de gestion, on retrouve 8% de frais administratifs (immobilier, informatique) et le traitement des sinistres (4%), c’est-à-dire des salaires pour l’essentiel. A cela, il faut ajouter 8% pour l’acquisition de nouveaux clients. Dans un rapport publié l’an dernier, l’UFC-Que Choisir dénonçait les 2,8 milliards d’euros dépensés en 2016, par les mutuelles, en publicité et frais de communication, un budget en hausse de 30% depuis 2010, soit une hausse deux fois plus rapide que celle des prestations remboursées aux assurés (+15%). La Cour des comptes, de son côté, pointe aussi régulièrement le niveau des frais de gestion des complémentaires.

De quoi justifier la demande d’Emmanuel Macron en fin d’année à destination des mutuelles. Le chef de l’Etat, confronté au mouvement des Gilets jaunes, a demandé, comme pour les banques, qu'elles gèlent leurs tarifs en 2019. Ce qu’elles ont accepté de faire, mais seulement pour les contrats de base souscrits par les personnes aux revenus modestes.