Nicolas Sarkozy a plaidé mercredi pour « un contre-choc fiscal », une baisse des impôts « d'au minimum 20 à 30 milliards d'euros » pour, selon le chef de file du parti Les Républicains, contrebalancer le « choc fiscal sans précédent » subi sous le quinquennat de François Hollande.

A la question posée par Europe 1 : « Baisseriez-vous les impôts pour les 20% des ménages les plus aisés ? », l'ancien président de la République répond sans détour « Oui ». « Le choix d'un contre-choc fiscal, je veux dire de baisse des impôts, il n'y a pas d'alternative », et celui-ci doit atteindre « au minimum entre 20 et 30 milliards d'euros », a évalué Nicolas Sarkozy.

« Depuis bientôt 4 ans la France a subi un choc fiscal sans précédent qui désespère les ménages, pas simplement les plus aisés, les ménages tout court, y compris les retraités modestes, et qui met nos entreprises en situation de danger absolu », a estimé le chef de l'opposition de droite.

Faire évoluer « la fiscalité sur le patrimoine »

En revanche, le président de Les Républicains a considéré qu'il était faux de « dire que la moitié des foyers français ne paie pas l'impôt », rappelant la sujétion des ménages à la CSG (Contribution sociale généralisée) et aux impôts locaux.

Il a ensuite jugé important d'agir sur « trois domaines : un, le poids des charges sur les emplois existants (...) Deuxièmement l'IRPP [impôt sur le revenu, NDLR] parce que les classes moyennes sont absolument centrales pour l'économie d'un pays (...) Troisième problème : la fiscalité sur le patrimoine, sur l'épargne ».

Dégressivité des allocations chômage

Par ailleurs, se prononçant « pour l'universalité des allocations familiales », le prédécesseur de François Hollande a rappelé être « choqué » dans « la véritable démolition de politique familiale engagée » par la réduction « des parts par enfant » et « surtout » par « la possibilité de déduction sur les emplois familiaux ». Il s'est également dit favorable à la dégressivité des allocations chômage « parce que tout doit être fait pour encourager ceux qui n'ont pas d'emploi à reprendre un emploi ». « Une certaine dégressivité à partir d'un an est absolument incontournable », a-t-il martelé.

Nicolas Sarkozy s'est également prononcé pour la suppression de l'aide médicale d'Etat (AME), servant à soigner les étrangers en situation irrégulière sur le territoire français, dont le coût est évalué entre 700 millions d'euros et un milliard d'euros. « Il est parfaitement normal que sur le territoire de la République française on ne laisse pas mourir quelqu'un sur le trottoir », « on n'est pas aux Etats-Unis où l'on vous demande votre carte bleue avant de vous opérer », mais le « système créé génère une fraude qui est intolérable », a-t-il dénoncé.