Gilles Carrez, président (UMP) de la commission des finances de l'Assemblée nationale, a estimé mercredi que la fusion CSG-impôt sur le revenu, piste envisagée par Jean-Marc Ayrault dans la remise à plat de la fiscalité, créerait un « choc fiscal absolument colossal ».

« La CSG, 90 milliards d'euros, est payée par tout le monde au même taux alors que seule la moitié des Français paie l'impôt sur le revenu. Imaginez que l'on bascule 90 milliards d'euros sur l'impôt sur le revenu, donc encore plus que l'impôt sur le revenu, avec le même barème et avec seulement la moitié des Français qui le paie. C'est un choc fiscal pour les classes moyennes et les classes moyennes supérieures absolument colossal. C'est grave car in fine, cela consiste à taxer encore plus ceux qui travaillent et détaxer ceux qui bénéficient de l'assistance », a déclaré Gilles Carrez sur la radio BFM.

« Je vais écrire dès cet après-midi à Bercy pour avoir connaissance de la distribution en fonction de l'impôt sur le revenu et de la CSG pour que, si l'on rend la CSG progressive, on puisse dire dans les jours qui viennent qui paiera plus et combien. Là, vous verrez les ardeurs réformistes qui tomberont d'elles-même », a assuré le député du Val-de-Marne. « L'impôt sur le revenu est familiarisé, la CSG ne l'est pas. Vous aurez de surcroît un choc majeur sur les familles alors que l'on vient de baisser le quotient familial », a-t-il ajouté.

« La réforme de tous les dangers »

La fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu, qui figurait au programme de François Hollande avant son élection en 2012, « fera partie du débat » sur la « remise à plat de la fiscalité » annoncée mardi par Jean-Marc Ayrault.

« Le gouvernement s'est mis dans une impasse. Il a tellement augmenté les impôts qu'on est arrivé à un degré de saturation, une overdose fiscale qui rend toute hausse d'impôt, Dieu merci, impossible, mais plus grave encore, qui rend toute réforme fiscale à prélèvement constant, extrêmement difficile », a estimé Gilles Carrez. « Politiquement, pour le gouvernement, c'est la réforme de tous les dangers. S'il veut se faire définitivement hara kiri sur la fiscalité, qu'il continue comme ça », a-t-il conclu.