Bercy, engagé depuis un an dans une réflexion stratégique avec les grands acteurs financiers sur l'avenir de la Place de Paris, souhaite donner la priorité aux fonds propres des PME et à la modernisation des marchés de dette et couverture de risques.

« Il s'agit de développer un éco-système complet, allant des investisseurs aux entreprises », a expliqué mercredi le ministre des Finances Michel Sapin, à l'issue d'une réunion du comité « Place de Paris 2020 », qui réunit banquiers, assureurs, gestionnaires d'actifs, élus et représentants d'entreprises.

« Dynamisation du PEA-PME »

Pour améliorer le financement en fonds propres des PME, plusieurs travaux seront bouclés d'ici la fin de l'année comme « la dynamisation du PEA-PME » ou encore « la réflexion autour de l'émergence de fonds de capital-investissement de qualité et de taille suffisante pour pouvoir apporter les financements qui manquent pour ancrer les entreprises de croissance en France », a indiqué le ministre.

Sur l'autre priorité stratégique, qui concerne la modernisation des marchés de dette et couverture de risques, plusieurs chantiers devraient aboutir d'ici la fin de l'année, « notamment la réforme des titres de créance négociable et les réflexions sur le développement de produits dérivés », a précisé Michel Sapin.

Label ISR unique

En outre, Bercy créera d'ici fin 2015 un label « ISR » (investissement socialement responsable) et vise les premières labellisations début 2016. « Ce label se veut ambitieux, avec si possible une portée européenne », précise le ministère.

Le comité, qui se réunissait pour la 3e fois depuis son installation en juin 2014, vise à renforcer l'attractivité de la Place de Paris et améliorer plus largement le financement de l'économie.

L'association Paris Europlace satisfaite

Paris Europlace, association qui défend les intérêts de la place financière parisienne, a salué ces annonces et présenté ses propres priorités, parmi lesquelles la titrisation, l'abandon du projet de taxe sur les transactions financières (TTF) ou encore la réduction progressive de la taxe sur les salaires.

Alors que la Commission européenne a lancé une réflexion sur l'union des marchés de capitaux, l'organisation a fait valoir les atouts de la Place de Paris, disposant de la « seule industrie bancaire d'Europe ayant finalisé sa restructuration industrielle » et dont 40% de l'économie est déjà financée par les marchés, la plaçant au-dessus de la moyenne européenne.

La Fédération bancaire française (FBF) a également plaidé pour l'abandon du projet de TTF et de celui de la réforme bancaire européenne qui pourrait contraindre les banques à séparer leurs activités de marché.