La rentabilité des banques de financement et d'investissement (BFI) se retrouve sous pression et devrait encore baisser en 2016, malgré les programmes destinés à réduire leurs coûts, selon une étude publiée lundi.

Face à cette situation, les BFI doivent s'ouvrir au digital en se rapprochant de start-ups spécialisées dans le secteur de la finance, relèvent les auteurs du cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG), qui ont étudié 35 BFI dans le monde.

Le rendement des capitaux propres (ROE) des banques de financement et d'investissement est passé de 11% en 2013 à 7% en 2014 et pourrait chuter jusqu'à 6% en 2016, tandis que leurs revenus ont diminué de 3% en 2014. « Aujourd'hui (un ROE) à 7% ne permet plus, en moyenne, de couvrir le coût du capital. Cette baisse génère de véritables inquiétudes pour les banquiers du secteur », souligne Philippe Morel, associé senior au BCG, cité dans un communiqué. Car, malgré les réductions de coûts engagées, ces banques ont vu leur coefficient d'exploitation (rapport entre les charges et les revenus) passer de 65% à 72% entre 2010 et 2014. Cette évolution tient notamment à la part plus importante des dépenses engagées pour faire face à des litiges judiciaires. Cette part, qui représentait en moyenne 9% des charges des BFI en 2013, a plus que doublé en 2014 pour s'établir à 19%.

Les banques d'investissement doivent se réinventer

« L'heure n'est pourtant pas au pessimisme », tempère Gwenhaël Le Boulay, directeur associé au BCG et lui aussi cité dans le communiqué. « Les banques d'investissement doivent se réinventer et faire les choix qui s'imposent. Pour rester compétitives dans un contexte de concurrence accrue, elles doivent notamment faire des choix en se focalisant sur certains produits et certaines géographies », poursuit-il.

Parmi ces choix figure notamment le rapprochement avec des start-ups de la « FinTech », c'est-à-dire spécialisées dans les questions financières, dont le nombre est de plus en plus important. L'étude du BCG, qui s'est intéressée à 600 start-ups financières américaines et européennes, montre ainsi que 21% d'entre elles ont été créées uniquement pour le secteur des marchés de capitaux et de la banque d'investissement. C'est pourquoi les auteurs de cette étude enjoignent les BFI à nouer des partenariats avec ces jeunes entreprises afin de prendre le virage du digital et de profiter de leur apport, dans l'analyse du client notamment.