Jean-Marc Ayrault a annoncé vendredi à Cergy que le rapprochement entre le RSA activité et la prime pour l'emploi serait l'un des volets « prioritaires » de la remise à plat de la fiscalité engagée par le gouvernement.

Dans le cadre du plan pluriannuel contre la pauvreté, le gouvernement s'était engagé à réformer ces deux dispositifs d'aide aux travailleurs modestes, jugés peu efficaces : le RSA « activité » (un complément aux petits salaires) et la Prime pour l'emploi (un crédit d'impôt). Un rapport du député PS Christophe Sirugue avait proposé en juillet de remplacer ces deux prestations par une « prime d'activité », mais le gouvernement avait invoqué des délais trop courts pour l'inscrire dans le budget 2014.

« Notre tâche à tous, depuis près de 2 ans, aura été d'en finir avec les discours de stigmatisation portés au plus niveau pendant 10 ans. Les personnes en situation de pauvreté ne désirent qu'une chose : s'en sortir », a déclaré le Premier ministre. « La réforme très attendue du RSA activité et de la prime pour l'emploi constituera un volet prioritaire de la remise à plat fiscale », a assuré Jean-Marc Ayrault.

14,3% de la population en dessous du seuil de pauvreté

Le Premier ministre a aussi admis que la situation de l'hébergement d'urgence que « nous connaissons cet hiver reste problématique sur le terrain ». « Nous ne baisserons pas la garde. L'année 2014 sera celle de l'accès à des solutions dignes pour les personnes sans domicile ou habitant dans des bidonvilles », a promis M. Ayrault.

Le plan quinquennal de lutte contre la pauvreté lancé il y a un an connaît un déploiement « globalement satisfaisant », mais certaines mesures en terme d'hébergement d'urgence ou d'accès aux prestations sociales tardent à se concrétiser, estime François Chérèque, chargé de son suivi, dans un rapport remis jeudi à Jean-Marc Ayrault.

En 2011, 8,7 millions de personnes, soit 14,3% de la population, vivaient en dessous du seuil de pauvreté (977 euros mensuels) selon l'Insee (+0,3 point sur un an). Orienté à la hausse depuis 2004, ce taux se situe au plus haut niveau depuis 1997. La pauvreté s'accroît davantage parmi les chômeurs, les jeunes de 18 à 29 ans et les familles monoparentales.