La réforme de la Prime pour l'Emploi (PPE) et du RSA activité, deux aides aux travailleurs pauvres, « n'est pas abandonnée », a assuré mardi la ministre déléguée chargée de la Lutte contre l'exclusion, Marie-Arlette Carlotti.

Dans leur édition de mardi, Les Echos affirment pourtant que le gouvernement « a renoncé à ce stade à fusionner » le RSA activité et la PPE.

« Même si les délais sont trop courts pour l'inscrire au Projet de loi de Finances » de 2014, la ministre a assuré dans un communiqué qu'elle restait « mobilisée pour réformer ces dispositifs mais aussi et surtout pour mieux accompagner les travailleurs modestes ». Elle a rappelé que « la réforme de ces deux dispositifs est un engagement pris par le gouvernement dans le cadre du Plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale ». Elle a ajouté qu'elle travaille à partir des propositions du député socialiste Christophe Sirugue, dans un rapport remis au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 15 juillet.

215 euros par mois pour les salaires inférieurs à 70% du Smic ?

Le député PS de Saône et Loire propose notamment, dans ce rapport, de remplacer la PPE et le RSA activité par une « prime d'activité », qui serait accessible dès 18 ans et qui serait d'un montant maximal de 215 euros par mois pour une personne gagnant 0,7 Smic. Les ressources de l'ensemble du foyer seraient prises en compte pour déterminer l'éligibilité du demandeur dont les revenus salariaux devraient être inférieurs à 1,2 Smic.

Selon Mme Carlotti, « le RSA activité et la prime pour l'emploi ne répondent pas pleinement à leurs objectifs initiaux », le premier connaissant un taux de non-recours trop important, de près de 70% , et la PPE « n'étant pas assez ciblée et réactive ». Introduit mi-2009, le RSA activité sert de complément à un petit salaire, mais les démarches sont complexes pour le toucher. La PPE, crédit d'impôt créé en 2001, est « distribuée très largement, ce qui aboutit à un saupoudrage de la dépense publique et à un ciblage insuffisant des publics bénéficiaires », selon le rapport Sirugue.