L'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, également chirurgien, a été sanctionné par l'Ordre des médecins d'une interdiction d'exercer la médecine pendant six mois, dont trois avec sursis, a-t-on appris vendredi auprès de l'Ordre départemental des médecins de Paris (CDOM).

« Il a été sanctionné pour avoir menti devant l'Assemblée nationale. Nous estimons que c'est amoral et qu'il a déconsidéré la profession de chirurgien », a déclaré à l'AFP la présidente du CDOM, Irène Kahn-Bensaude, confirmant une information de l'Agence de presse médicale (APM).

Cette sanction a été prononcée mercredi sur la base des articles 3 et 31 du code de déontologie médicale. L'article 3 stipule que « le médecin doit, en toutes circontances, respecter les principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine ». Selon l'article 31, « tout médecin doit s'abstenir même en dehors de l'exercice de sa profession, de tout acte de nature à déconsidérer celle-ci ».

Un mois pour faire appel

Jérôme Cahuzac avait été auditionné il y a plusieurs semaines par une chambre disciplinaire de première instance, composée d'un magistrat et de médecins élus, avant que celle-ci ne délibère. « Il a un mois pour faire appel et l'appel est suspensif », a précisé Mme Kahn-Bensaude.

Cette sanction intervient plus d'un an après les révélations de Mediapart sur l'existence d'un compte bancaire en Suisse appartenant à Jérôme Cahuzac. Cette affaire avait entraîné le ministre et le gouvernement dans cinq mois de tourbillon médiatique, jusqu'à ses aveux, le 2 avril.