Le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a rendu hommage vendredi aux responsables des deux principales directions du ministère des Finances, sans pour autant confirmer des informations de presse concernant leur prochain remplacement.

« Je ne confirme rien parce que c'est au Conseil des ministres que ça se décide (...). Tant que le Conseil des ministres n'a pas statué, les ministres se taisent », a déclaré Bernard Cazeneuve sur Europe 1. Le Monde, après le Canard Enchaîné, a écrit que Ramon Fernandez, directeur du Trésor, va être remplacé par François Villeroy de Galhau (BNP Paribas), tandis qu'à la tête de la direction du Budget Julien Dubertret va céder sa place à Denis Morin, ancien directeur de cabinet de la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.

« Les deux fonctionnaires dont il est question sont de très hauts fonctionnaires, qui ont un sens de l'Etat très élevé et qui sont d'une loyauté parfaite », a indiqué Bernard Cazeneuve. « Il y a toujours des modifications dans l'administration, un très grand nombre de fonctionnaires de Bercy sont appelés à connaître des évolutions de carrière », a-t-il relevé. « En tous les cas, ces deux collaborateurs sont de bons collaborateurs. Ils ont fait un travail absolument remarquable ».

« T echnostructure de Bercy »

Le directeur du Trésor est traditionnellement le négociateur en chef de la France pour les grandes questions économiques internationales. L'annonce du départ de l'actuel directeur du Trésor nommé par Nicolas Sarkozy mais demeuré à son poste à l'arrivée de la gauche, en pleine crise des dettes souveraines européennes, a surpris, non pas sur son principe, mais sur son calendrier. En effet, le départ à plus ou moins brève échéance de Ramon Fernandez était acquis, mais ces informations de presse interviennent à un moment délicat, en pleines négociations sur une union bancaire en Europe.

Les « critiques récurrentes et constantes sur la technostructure de Bercy qui seraient à l'origine de tous les maux de la République commencent à bien faire. Tout cela suffit », a par ailleurs souligné Bernard Cazeneuve. « Il y a dans l'administration de Bercy, des fonctionnaires de tout niveau de responsabilités qui ont un grand sens de l'Etat, qui sont des collaborateurs irréprochables, sans lesquels on ne peut faire ni réforme fiscale, ni réforme du pays », a-t-il poursuivi.