Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a confirmé jeudi l'objectif de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013, à la veille de la présentation du projet de budget. Il a défendu ses choix fiscaux en assurant que les hausses d'impôts épargneraient neuf Français sur dix et en excluant toute augmentation de la TVA et de la CSG l'année prochaine.

Invité de l'émission « Des paroles et des actes » sur France 2, le Premier ministre a assuré que l'objectif de ramener le déficit public à 3% du produit intérieur brut contre 4,5% en 2012 était maintenu. « Si nous renonçons à cet objectif, alors tout de suite les taux vont remonter et là on sera dans la situation de l'Italie, là on sera dans la situation de l'Espagne et moi je ne veux pas ça », a-t-il plaidé.

Il a par ailleurs confirmé que le gouvernement maintenait pour 2013 son « hypothèse de croissance réaliste, 0,8%, et atteignable ». « On ne peut pas continuer avec la dette et les déficits que nous avons », a-t-il insisté, pour justifier l'effort historique de 30 milliards d'euros d'économies et de nouveaux impôts prévus par le projet de budget 2013 qui sera présenté vendredi en Conseil des ministres.

« On ne va pas boucher les trous avec la TVA et la CSG »

Jean-Marc Ayrault a promis qu'il n'y aurait « pas d'augmentation de la CSG » ni « de la TVA ». « Ce n'est pas prévu pour l'année 2013 », « on ne va pas boucher les trous avec la TVA et la CSG », a-t-il insisté. Il a également écarté un alignement du taux de CSG des retraités sur celui des actifs. « A revenus constants, neuf contribuables sur dix ne seront pas touchés » par des augmentations d'impôts supplémentaires, a-t-il dit. « Ces mesures nouvelles épargnent les classes moyennes et les classes populaires », a-t-il ajouté.

Certaines hausses, déjà votées en juillet, dont le gel du barème sur l'impôt sur le revenu, concerneront en revanche un nombre de contribuables beaucoup plus vaste. Interpellé sur ces mesures fiscales qui touchent de nombreux Français, Jean-Marc Ayrault a esquivé, évoquant seulement les prélèvements qui figureront dans le budget 2013.

Interrogé sur le détail des niches qui échapperont l'an prochain au plafonnement global des avantages fiscaux, qui sera abaissé à 10.000 euros par foyer fiscal, il a évoqué celles relatives aux départements d'Outre-Mer, aux monuments historiques et au cinéma. L'exception faite pour l'Outre-mer, « c'est controversé, je le sais, mais c'est provisoire », a déclaré le Premier ministre.

Compétitivité : propositions en fin d'année

A propos des mesures en faveur de la compétitivité attendues après la remise mi-octobre du rapport du commissaire général à l'investissement, Louis Gallois, le chef du gouvernement a repris à son compte l'expression « choc de compétitivité » employée début juillet par l'ancien patron d'EADS.

Il a estimé qu'il ne pouvait pas « se faire en une seule fois » mais a jugé important d'imprimer une « direction ». « Limiter la compétitivité de nos entreprises à la seule question du coût du travail, c'est une fausse réponse, ce n'est pas une réponse digne », a estimé Jean-Marc Ayrault, alors que des chefs d'entreprise pressent le gouvernement de donner plus de flexibilité au travail.

Le Premier ministre a ajouté que le gouvernement allait « essayer d'avoir un diagnostic partagé pour rechercher une solution ». « A la fin de l'année, j'aurai les propositions et le gouvernement tranchera », a-t-il dit, reprenant à son compte le calendrier fixé début septembre par le président François Hollande.