D'ici la fin de l'année, l'Insee table sur une inflation en hausse et une croissance en berne au moment de Noël. Dans le même temps, les mesures du gouvernement sur les prix de l'énergie ont limité les dégâts sur la facture mais elles sont amenées à diminuer début 2023.

La confiance des ménages a légèrement rebondi en août après 7 mois consécutifs de baisse alors faut-il être inquiet pour l'avenir ? L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a présenté ce mercredi sa note de conjoncture mensuelle avec notamment des prévisions d'inflation et croissance pour la fin de l'année 2022. Et comme le signalent les auteurs en préambule, des situations inhabituels obscurcissent le paysage : la crise sanitaire du Covid-19 n'a pas totalement disparu à l'approche d'un nouvel hiver, la guerre dure entre la Russie et l'Ukraine, accentuant la crise de l'énergie qui frappe le monde et la France, et enfin le réchauffement climatique se signale de plus en plus concrètement avec les effets de la sécheresse ressenti sur certaines productions agricoles.

Une inflation à 6,5% à la fin de l'année

Selon les prévisions l'Insee, les politiques publiques de limitation des prix de l'énergie vont aider à contenir la hausse des prix à un niveau proche de 6% en septembre-octobre, après une légère baisse (5,8%) en août. Selon l'organisme, le gel des prix du gaz, le plafonnement de la hausse de celui de l'électricité et les différents niveaux de réduction appliqués au litre d'essence à la pompe ont permis aux ménages français d'éviter un niveau d'inflation de 8,4% au second trimestre 2022.

« Les produits énergétiques, c'est-à-dire gaz, électricité et produits pétroliers, représentent un poste de dépense important pour les ménages français, avec 8,9% de leurs dépenses de consommation », écrit l'Insee. Surtout, ce poste est le plus touché par l'inflation avec une hausse des prix de l'énergie de 23,3% en 2022, contre 6,6% pour le produits alimentaires et 3,1% pour les services et les produits manufacturés. Résultat, l'inflation moyenne sur 2022 devrait atteindre 5,3% d'après l'Insee.

Une baisse du pouvoir d'achat

Dans ce contexte, le pouvoir d'achat du revenu disponible des particuliers s'est nettement contracté pendant la première moitié de l'année : -1,8% au premier trimestre puis -1,2% au deuxième trimestre. La donne va changer en fin d'année. Au troisième trimestre, les ménages vont notamment profiter de la nouvelle revalorisation du Smic intervenue le 1er août, la revalorisation du point d'indice pour les agents de la fonction publique et la prime de partage de la valeur (PPV) qui succède à la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat. « Les revenus seraient par ailleurs soutenus par la revalorisation de 4% au 1er juillet de nombreuses prestations sociales et par la prime exceptionnelle de rentrée », précise l'Insee.

Entre octobre et décembre, les Français vont profiter d'une baisse des prélèvements sociaux et fiscaux avec la suppression de la contribution à l'audiovisuel public et la poursuite de la baisse de la taxe d'habitation pour les ménages concernés.

Au final, le pouvoir d'achat devrait diminuer de 0,5% en 2022. Mais si les prix de l'énergie n'étaient plus contenus début 2023, les effets pourraient alors être dévastateurs comme on le voit déjà en Angleterre.

Croissance en berne à Noël

Au final, les perspectives de croissance du pays ne sont pas florissantes. Début août, l'Insee annonçait ainsi que l'activité avait accéléré plus fortement que prévu au deuxième trimestre, avec un PIB en hausse de 0,5% . Selon les enquêtes de conjoncture auprès des entreprises menées par l'Insee, la croissance serait ainsi légèrement positive (+0,2% prévu) au 3e trimestre. Mais la fin d'année est plus incertaine et l'activité pourrait marquer le pas (0% prévu).

Au total en 2022, la croissance du PIB en moyenne annuelle s'élèverait à 2,6% d'après l'Insee alors que le ministère de l'Economie et des Finances vise 2,5% en 2022 (contre 6,8% en 2021).