243 milliards d’euros : c’est la somme spectaculaire dépensée par les Français pour leur consommation alimentaire. Mais qui profite de cette manne, entre les agriculteurs, les industriels et la grande distribution ?

243 milliards d’euros : le montant est dévoilé par l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Dans son rapport au Parlement 2020, la commission administrative commente ce qu’elle appelle « l’euro alimentaire », c’est-à-dire la répartition de la richesse créée par les dépenses alimentaires.

Résultat : sur 100 euros payés par les Français pour se nourrir (y compris dans les restaurants), 63 euros arrivent dans les poches de la filière française, et ses 2,6 millions d’emplois équivalents temps plein. Le reste est réparti entre les taxes (11 euros environ) et le règlement des produits importés (26 euros). Des données qui sont basées sur des chiffres de 2016.

Sans surprise, les agriculteurs français ne récupèrent qu’une petite partie de cette valeur ajoutée : 10% environ, soit 6 euros. Le reste bénéficie à l’industrie agro-alimentaire (14,20 euros), à la restauration (13,4 euros), aux commerces de détail, dont les supermarchés (15,30 euros) et aux transporteurs (14,4 euros).

Les prix à la consommation en hausse de 2,5%

Autre indicateur publié par l’Observatoire, l’évolution des prix alimentaires payés par les consommateurs. Ils ont progressé de 2,5% en moyenne en 2019, soit plus que l’année précédente, mais aussi davantage que l’ensemble des prix à la consommation (+1,1%). Si les prix des fruits ont stagné, ceux des légumes (+6,1%), de la viande de porc (+2,9%) ou des produits laitiers (+2,9%) ont nettement augmenté.

Les producteurs agricoles, eux, n’en ont guère profité. Certes, les prix payés pour leur production ont progressé de 1,8% en moyenne, avec même un pic à +21,9% pour la viande de porc. Mais dans le même temps, les coûts de production ont également augmenté de 1,6%, annulant l’essentiel de cette hausse.