Vous en avez acheté l’an dernier plus de 4 millions, 4 fois plus qu'il y a encore 5 ans : après avoir failli disparaître au cours des années 2000, le bon vieux disque vinyle est redevenu un objet de convoitise, et une source de revenus non négligeable pour une industrie musicale en renaissance.

C’est un retour sur lequel personne n’aurait parié il y a encore 10 ans : celui du disque vinyle. Format dominant pour écouter de la musique jusqu’au milieu des années 1980, il est détrôné d’abord par la cassette audio, puis par le CD. Il touche le fond au milieu des années 2000, où sa part sur le marché de la musique enregistrée tombe à 0,2%. Avant le miracle des années 2010 : en réaction à la dématérialisation croissante de la musique enregistrée, sous la forme de fichiers MP3 puis d’écoutes en flux, quelques passionnés réparent leurs vieilles platines et ressortent des greniers leurs collections de disques, appréciés pour leurs grandes et belles pochettes, et pour la qualité de leur son. Quelques labels leur emboîtent le pas, éditent à nouveau des vinyles, qui retrouvent leur place chez les disquaires…

42% des acheteurs ont moins de 30 ans

Résultat : dix ans plus tard, ce marché n’est plus seulement une « niche de consommateurs nostalgiques », explique Alexandre Lasch, directeur du syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), cité par Les Echos. Selon le bilan 2019 publié récemment par le SNEP, 4,1 millions de vinyles se sont vendus en France en 2019, une chiffre en hausse de 12% sur un an et qui a plus que quadruplé en 5 ans (900 000 ventes en 2015). Les ventes de platines, elles, se sont approchées des 200 000 (188 000 précisément), en hausse de 9% sur un an. Et cet engouement ne concerne pas, loin de là, que ceux qui ont connu le format dans leur jeunesse : 42% des acheteurs ont moins de 30 ans. La mode du vinyle permet aussi à une petite industrie de renaître. Derrière MPO, un des leaders mondiaux basé en Mayenne, une dizaine de petites usines pressent de nouveau des disques en France.

Le streaming tire surtout l’industrie musicale

Le vinyle participe ainsi au renouveau du marché de la musique enregistrée en France, dont les recettes ont de nouveau progressé en 2019 (+5,4%, pour atteindre 772 millions d’euros), pour la quatrième année consécutive. L’industrie musicale a ainsi retrouvé peu ou prou son niveau d’il y a 10 ans, même si elle reste encore loin de son pic de 2002 (un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d’euros à l’époque).

Mais plus encore que le vinyle, c’est la lecture en flux - le fameux streaming - qui tire ce marché : elle représente désormais près de 60% des revenus du secteur, grâce à la hausse des abonnements payants : près de 10 millions de Français acceptent désormais de régler une dizaine d’euros par mois pour utiliser Spotify, Deezer et autres Apple Music.