Pour la première fois depuis octobre 2009, les prix, sur un an, ont baissé en France au mois de janvier. L’indice des prix à la consommation (IPC), dévoilé ce matin par l’Insee, est en effet tombé à -0,4%. Sur un mois, la baisse est encore plus nette : -1%.

Ces chiffres marquent une accélération de la baisse des prix par rapport à décembre, quand le taux d’inflation sur douze mois était encore de 0,1%. En 2009, au plus fort de la crise des subprime, l’IPC était resté en négatif pendant six mois.

Cette baisse des prix en janvier par rapport à décembre est conjoncturelle, rappelle l’Insee. Elle correspond en effet aux soldes d’hiver, ainsi qu’au repli saisonnier du prix des services liés au tourisme. S’y ajoute cette année une nouvelle baisse des prix du pétrole.

L’impact des soldes est particulièrement patent sur les produits manufacturés, dont les prix ont baissé de 3,2% par rapport à janvier, et même de 16,5% pour l’habillement et les chaussures. A l’inverse, les prix de l’alimentation ont légèrement augmenté en janvier (+0,1% sur un mois), sous l’effet du rebond du prix des produits frais (+0,9% sur un mois) et notamment des légumes (+5,7% sur un mois)

1,4% de rendement réel pour le Livret A

Quelles conséquences pour cette baisse des prix ? Est-elle annonciatrice de la déflation - longue période de baisse des prix et des salaires, accompagnée d’un ralentissement de l’activité économique - tant redoutée par les économistes ? Il faudra attendre pour le dire. Un chiffre laisse penser que non : l’inflation sous-jacente, indicateur calculé par l’Insee en excluant certains produits à prix très volatifs, comme le pétrole. Celle-ci est restée stable en janvier sur un mois et progresse légèrement sur un an : +0,2%.

En attendant, cette baisse des prix a pour conséquence d’améliorer le rendement réel des produits d’épargne. Le Livret A, notamment, rapporte, corrigé de l’inflation, 1,4% net actuellement. Pour mémoire, le mois dernier, le gouvernement avait choisi de maintenir son taux facial à 1% net, alors que la formule de calcul, qui se fonde notamment sur l’évolution de l’IPC hors tabac sur un an, sortait un taux de 0,25%.

La réglementation prévoit une éventuelle nouvelle échéance de révision en avril, à l’initiative du gouverneur de la Banque de France, dans le cas notamment d’une fluctuation importante de l’inflation. Christian Noyer, qui n’a pas caché son mécontentement face à la décision du gouvernement, va-t-il saisir cette opportunité ? A suivre.

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