Le ministre des Finances Michel Sapin a reconnu jeudi que le gouvernement allait devoir « revoir à la baisse » sa prévision d'inflation pour 2016, tout en assurant que cela ne remettrait pas en cause ses objectifs de réduction du déficit.

« Il y aura une inflation plus basse » que prévu, en raison principalement des faibles prix du pétrole, englués depuis le début de l'année à près de 30 dollars le baril, a déclaré Michel Sapin lors d'une conférence de presse. Par conséquent, « il y aura une forte révision à la baisse des prévisions », a ajouté le ministre. « Je ne dis pas qu'on sera à zéro. On sera à quelque chose entre 0 et 1% », a-t-il poursuivi.

Le gouvernement a bâti son budget 2016 sur l'hypothèse d'une inflation de 1%, qui était également le chiffre prévu par la Banque centrale européenne (BCE). Michel Sapin a précisé que la France suivrait la BCE pour revoir ses prévisions. La modification devrait être entérinée à l'occasion du programme de stabilité, actuellement en cours d'élaboration, et qui sera envoyé à la Commission européenne au mois d'avril.

Des « incidences » difficiles à évaluer

Interrogé sur l'impact de cette faible inflation pour la France et pour son budget, le ministre a reconnu qu'il y aurait « des incidences », mais encore difficiles à évaluer ce stade. Une faible inflation a un effet négatif sur le budget de l'Etat, notamment parce qu'elle pèse sur les rentrées de TVA. Mais elle présente aussi des effets bénéfiques sur le poids de la dette, dont une partie est indexée sur l'inflation.

« Nous avons des objectifs de déficit public pour 2016. Ils seront tenus comme ils ont été tenus en 2015 », a toutefois assuré le ministre, précisant que Bercy procéderait le cas échéant à des ajustements, « comme cela a été fait en 2015 ». Le gouvernement français prévoit de ramener cette année son déficit public à 3,3% du produit intérieur brut, contre 3,8% en 2015, avant de revenir en 2017 sous la barre des 3% exigée par Bruxelles.