A l'initiative des écologistes, la gauche au Sénat a suggéré mercredi « d'engager les travaux » pour « faire évoluer » le régime autonome de retraites des sénateurs, alors que la chambre haute s'empare jeudi du projet gouvernemental de réforme s'appliquant à tout le pays.

« Cette proposition s'inscrit dans une démarche de justice sociale, de transparence et d'exemplarité démocratique », a écrit le président du groupe écologiste Guillaume Gontard au président du Sénat Gérard Larcher (LR), dans un courrier dont l'AFP a eu copie. Il y a joint une « proposition de résolution visant à réformer la caisse de retraites des anciens sénateurs », signée par les 91 élus de gauche (socialistes, communistes et écologistes).

Celle-ci appelle le bureau du Sénat, sa plus haute instance collégiale, « à engager une réflexion », en citant l'exemple de l'Assemblée nationale qui a « aligné son régime de retraite sur le droit commun de la fonction publique depuis le 1er janvier 2018 ». De plus, les sénateurs de gauche veulent « interdire que les réserves de la caisse soient investies dans les projets d'énergies fossiles ».

Gérard Larcher a toujours défendu un régime « autonome, parce que c'est important que les parlementaires ne soient pas, quel que soit le pays, sous la pression directement de l'exécutif ». En revanche, il ne cesse de répéter que le Sénat transposera pour son propre régime les nouvelles règles qui seront adoptées dans la réforme de l'exécutif, portant notamment à 64 ans au lieu de 62 ans l'âge légal de départ.

L'âge auquel les sénateurs peuvent prétendre au versement de leur pension est aujourd'hui fixé à 62 ans, mais l'âge moyen réel de départ à la retraite est de 72 ans, précise le Sénat. Le montant de la pension tient compte de la durée des mandats effectués. Gérard Larcher souligne que « les sénateurs cotisent plus que les députés ».

En décembre 2019, il évaluait la « moyenne nette » de la pension d'un sénateur à 3 850 euros.