Les députés de la commission spéciale retraites ont voté lundi en faveur d'un abattement de 30% sur l'assiette des cotisations sociales des professions indépendantes, un des engagements du gouvernement pour tenter notamment de répondre à la grogne des avocats.

La commission a adopté un amendement gouvernemental qui vise à compenser l'augmentation des taux de cotisations retraite pour ces professions. « Cela permet de répondre à une partie des inquiétudes de certaines professions libérales (...) et à des attentes importantes en matière de réduction de l'assiette de la CSG » (Contribution sociale généralisée), a souligné le secrétaire d'Etat en charge des retraites Laurent Pietraszewski.

La « marcheuse » Cendra Motin a aussitôt salué un « amendement très attendu par un certain nombre de professions, qui vont être rassurées et vont pouvoir compter sur les baisses de charges que ça représente ». Pour les finances de l'Etat cela provoquera un « jeu de vase communiquant entre CSG » et « compte vieillesse », ce n'est qu'une question de « tuyauterie budgétaire », a-t-elle ajouté.

« Cela vise à revenir à une situation plus juste »

« Combien cela coûte ? » à l'Etat, ont demandé en choeur Eric Woerth (LR) et Jean-Luc Mélenchon (LFI). « Ça confirme que le texte n'était absolument pas prêt, pas abouti. Puisque le gouvernement est obligé de modifier par amendement des dispositions », a dénoncé la députée LR Marie-Christine Dalloz. « Vous déshabillez Jacques pour habiller Paul (...) C'est un abattement pour compenser la mise à sac du système de retraites », a fustigé l'insoumise Clémentine Autain, en critiquant un projet de loi « illisible ».

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« Cela vise à revenir à une situation plus juste, plus équilibrée, ce sera compensé en totalité par l'Etat », a assuré Laurent Pietraszewski. Les avocats, qui cotisent pour leur retraite à une caisse autonome, sont vent debout contre le projet de réforme qui prévoit, selon le Conseil national des barreaux, de doubler les cotisations retraite (de 14 à 28%) pour les avocats gagnant moins de 40 000 euros par an. Depuis le 6 janvier, les avocats ont demandé des renvois d'audience, fait des grèves du zèle en plaidant des heures ou encore multiplié les demandes de mise en liberté.