Face à la perspective de la retraite, les Français sont très pessimistes, 69% d'entre eux pensant que leur situation sera dégradée par rapport à celle de leurs aînés, et 42% l'associant à des difficultés financières, révèle une étude de HSBC sur l'avenir des retraites, publiée jeudi.

C'est parmi les femmes que le « pessimisme français » identifié dans cette enquête est le plus important. Elles s'alignent sur les hommes en associant la retraite à des idées positives telles que la liberté mais 49% d'entre elles l'associent en outre à des difficultés financières, contre 32% des hommes.

Une retraite « insuffisante »

87% des Français interrogés associent la notion de « revenus suffisants » à une perspective de retraite heureuse, 50% ne se sentent pas suffisamment préparés financièrement, et 68% se disent « un peu ou très inquiets ». 53% des personnes sondées estiment que les pensions publiques de retraite seront insuffisantes et 38% disent ignorer quelle sera leur principale source de revenus à la retraite.

L'étude de HSBC en conclut que « la principale raison pour laquelle les Français sont préoccupés à l'idée de ne pas pouvoir faire face financièrement à la retraite est qu'ils ne pensent pas obtenir suffisamment de revenus de la part de l'État ». Cette préoccupation est encore plus prégnante parmi les femmes quinquagénaires (64%). Mais paradoxalement à cette conviction, les Français préparent peu leur retraite, puisque 29% jugent qu'ils n'ont pas assez épargné.

« Aujourd'hui les Français sont pessimistes parce qu'ils ne sont pas préparés et pour un certain nombre parce qu'ils n'ont pas l'information », a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Wiedmer, Président HSBC Assurances. Face à un degré aussi aigu du souci financier pour les Français, M. Wiedmer « pense qu'il y a sûrement un effet crise, mais aussi que ce pessimisme porte les stigmates du débat sur la retraite » de l'an dernier. « Un Français sur deux considère qu'il est insuffisamment préparé à la retraite, c'est un problème majeur, c'est inquiétant et il n'y fait rien », a-t-il souligné, alors qu'à peine 5% comptent s'appuyer sur une épargne personnelle quand 70% déclarent ne pas avoir de plan financier.

Autre angoisse des Français mise en évidence par l'étude, le coût de la santé : « alors que traditionnellement la question de la santé préoccupait les Français en terme de gestion de capital physique » au moment de la retraite, désormais c'est le capital financier qui domine, a déclaré le sociologue Jean-Philippe Viriot-Durandal. « Nous observons une rupture assez forte, a-t-il ajouté, d'autant que la question de la santé qui émerge pour soi, émerge aussi pour ses parents et sur le coût de la santé. »

« Près des trois quarts des Français considèrent qu'effectivement les dépenses de santé auront un impact sur leur retraite », a précisé M. Wiedmer, « et qu'un sur quatre considère que l'impact sera très important (...) donc la baisse des pensions plus la question de la santé composent deux phénomènes anxiogènes significatifs ».

Ce rapport national a été élaboré dans le cadre du sixième volet 2011 de l'enquête mondiale annuelle de HSBC intitulée « Future of Retirement - L'Avenir des Retraites » portant sur le thème « Préparer sa retraite, c'est la réussir ». Il a été en outre conçu à partir des réponses de 1.022 Français actifs de plus de trente ans, interrogés via internet en décembre 2010.