Six mois après sa promulgation, la loi réformant les retraites est toujours décriée par 79% des Français qui souhaitent qu'elle soit à nouveau débattue à la présidentielle, selon un sondage Ipsos publié mardi.

L'étude, menée à la demande du magazine Liaisons sociales et le groupe Union Mutualiste Retraite, montre que 52% des personnes interrogées souhaitent « tout à fait » que les mesures votées en octobre 2010 « fassent à nouveau l'objet de débats » lors de la prochaine campagne présidentielle de 2012 tandis que 27% répondent « oui plutôt ». Les sondés ne sont que 12% à répondre « non, pas du tout ».

Quand on leur demande quels sont les deux sentiments qui leur viennent spontanément à l'esprit à propos de la réforme, la colère (54%) et la résignation (52%) arrivent en tête devant l'indifférence (26%), la satisfaction (14%) et le soulagement (12%). Cependant 10% seulement disent avoir une idée « très précise » de la manière dont la réforme va les concerner personnellement, 27% « plutôt précise » alors qu'à l'inverse 35% disent de pas en avoir une idée précise, dont 15% « pas du tout précise ». 26% répondent qu'ils ne sont pas concernés par la réforme.

Les personnes interrogées sont inquiètes à 68% de leur niveau de vie à la retraite (contre 30% de confiantes), mais ce pourcentage monte à 78% quand on interroge uniquement les actifs. S'agissant de la réforme des retraites complémentaires qui a fait l'objet d'un accord fin mars entre certains syndicats et le patronat, 78% des personnes concernées (salariés du privé) se déclarent inquièts.

Quand on leur demande s'ils ont épargné en vue de leur retraite, les sondés répondent par l'affirmative à 49%. Parmi les 47% qui ne l'ont pas fait, 20% se disent qu'ils devraient ou auraient dû le faire.

Le sondage a été réalisé du 8 au 9 avril 2011 auprès d'un échantillon de 1.014 personnes (méthode des quotas) interrogées par téléphone.