L'épargne solidaire est de plus en plus populaire, notamment via les contrats d'épargne retraite (PER) ou d'assurance vie. Mais pour donner plus de poids et de sens à leur investissement, les épargnants ont la possibilité de placer leur argent directement dans le capital des entreprises pour financer des projets qui concernent le relogement, la réinsertion par l'emploi ou encore la lutte contre le réchauffement climatique.

L'encours de l'épargne solidaire grossit. Elle s'élève à 24,5 milliards d'euros selon les derniers chiffres de l'association Fair (ex-Finansol). Un record atteint notamment grâce aux 5,1 milliards d'euros supplémentaires récoltés pour la seule année 2021, en progression de 26% par rapport à 2020. Pour autant, l'épargne solidaire reste une goutte d'eau puisqu'elle ne représente que 0,42% du patrimoine financier des Français.

Vous souhaitez investir votre argent dans des projets qui ont un sens et bénéficier en plus d'un rendement intéressant. Que ce soit via votre assurance vie ou encore votre PER, vous avez la possibilité d'investir dans des fonds solidaires. Une autre solution existe pour financer des projets favorisant l'accélération de la transition écologique et solidaire : l'actionnariat solidaire.

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L'actionnariat solidaire, qu'est-ce que c'est ?

L'entreprise qui le souhaite ouvre son capital aux particuliers sous forme de parts sociales ou encore d'actions non cotées. Ce qui permet aux épargnants de renforcer les fonds propres, mais surtout de prendre part « à la gouvernance de ces structures » en oeuvrant pour la « transition sociale, écologique ou économique », rapporte Fair sur son site.

« Dans une période où les scandales de greenwashing et de socialwashing se succèdent, l'actionnariat solidaire répond au besoin de transparence des citoyens. A l'instar d'un actionnaire, l'argent va directement à l'entreprise qu'il a choisie, l'impact social et environnemental en plus. Pour certains, il s'agira même d'avoir un rôle dans la gouvernance de l'entreprise, lui permettant alors de participer aux assemblées générales, de se prononcer sur les décisions de la société ou même de contribuer aux instances participatives de son choix », abondent des membres de la communauté de l'actionnariat solidaire dans une tribune publiée récemment sur le site des Echos. Et de rappeler que les encours investis directement dans le capital des entreprises solidaires ont atteint 900 millions d'euros en 2021, en hausse de 15%.

Une seule règle : être patient

Méconnue du grand public, cette solution d'investissement permet à l'épargnant d'agir directement contre l'exclusion, le mal-logement, pour la réinsertion par l'emploi ou encore l'accès à la santé et à la culture via la souscription des actions ou parts sociales d'une entreprise de l'économie sociale et solidaire (ESS).

« Il s'agit d'aller plus loin en prenant part à la gouvernance de la société en question. On peut directement agir avec son argent auprès des entreprises de son territoire par exemple. C'est ouvert à tout le monde. Dans la majorité des cas, l'entreprise doit faire un appel publique à l'épargne et produire un document d'information très détaillé qui présente la part prise de capital et le risque pour l'épargnant. Tout est transparent », explique Sarah Perrier, responsable du label Finansol.

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Bien sûr, vous ne verrez pas les résultats de votre investissement immédiatement. Il s'agit de projets effectués sur du long terme et qui peuvent prendre du temps à se mettre en place. Il ne faut pas que vous ayez besoin de cet argent à court terme. La durée d'investissement conseillée est de 5 ans minimum, pour en voir les bénéfices mais aussi pour pouvoir obtenir des réductions d'impôts, grâce au dispositif Madelin IR-PME. Comme tout investissement, l'actionnariat solidaire est un pari risqué, le capital n'est absolument pas garanti.

« Il faut laisser le temps à l'entrepreneur social en bout de chaîne. La finance solidaire, c'est une finance patiente. L'idée c'est d'apporter de la ressource financière pour que la structure puisse développer son projet. On appelle cela le capital patient », ajoute Sarah Perrier.

Défiscalisation

En entrant au capital d'une entreprise, l'épargnant peut bénéficier d'une réduction d'impôts à hauteur de 25%. Cette réduction concerne les versements au capital des PME grâce au dispositif Madelin IR-PME ou d'entreprises reconnues d'utilité sociale (ESUS). Elle s'applique également pour les investissements dans les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) et les fonds d'investissement de proximité (FIP) hors Corse et Outre-mer.

Si vous souhaitez faire de l'actionnariat solidaire, rendez-vous sur le site Fair et choisssez entre les différentes entreprises labellisées Finansol proposant l'achat d'actions non cotées ou de parts sociales.

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