Dans une étude publiée ce jeudi 13 octobre, l'Insee observe que s'il n'y a pour le moment pas de nette augmentation de la précarité financière, l'inflation érode de plus en plus le pouvoir d'achat de certains ménages, entraînant un risque de dégradation dans les prochains mois.

Pas de nette augmentation de la précarité financière sur la première partie de 2022. C'est, en substance, le message que l'Insee délivre dans une analyse publiée le 13 octobre. Ainsi, « la part des ménages à découvert et celle des ménages avec peu d'avoirs sur leurs comptes, qui avaient diminué lors du premier confinement en 2020, demeurent en août 2022 à des niveaux inférieurs à ceux de 2019. »

Tout n'est cependant pas rose. L'Insee note par exemple que l'inflation observée depuis l'été 2021 joue de manière négative sur le pouvoir d'achat des ménages, faisant craindre une dégradation de leur situation financière à venir. L'érosion du patrimoine de ménages se traduit ainsi par un ralentissement, voire même une diminution depuis l'été 2021, de « la valeur des patrimoines financiers bruts, en forte augmentation depuis 2019, notamment pour les ménages avec de faibles revenus. » Et l'inflation à un coût pour les ménages français : 112 euros par mois, selon un sondage publié cette semaine par Panorabanques et Poll&Roll.

Des chiffres inférieurs à 2019

Résultat, « la proportion de ménages à découvert augmente lentement depuis début 2021 », constate l'Insee. Ainsi, en se basant sur les données de clients de La Banque Postale et du Crédit Mutuel, l'Insee explique qu'en août 2022, « la proportion de ménages à découvert en fin de mois et la proportion de ménages avec plus de cinq jours de découvert dans le mois sont légèrement plus élevées que début 2021. » Selon les données de La Banque Postale, en août 2022, 7,5% des ménages étaient à découvert en fin de mois, contre 6,9% en janvier 2021.

L'Insee tient néanmoins à rappeler que si les indicateurs de précarité sont en légère hausse, ils restent « à des niveaux inférieurs à ceux de 2019 ». Ainsi, alors que près d'un quart des ménages clients de La Banque Postale étaient à découvert plus de 5 jours en janvier (24,2%) et en juillet (24,3%) 2019, la part de ces ménages est en baisse de deux points en 2022 (22,3% sur le mois de mai). Dans son sondage d'octobre, Panorabanques expliquait de son côté que « le montant moyen des découverts non autorisés est en hausse de 11%, à 317 euros contre 284 euros l'an passé. »