« Je ne peux pas en parler ». Plus d'un an après la suspension de huit fonds H2O, suivie par le cantonnement des actifs posant problème au sein de ces mêmes fonds, les épargnants concernés par ce blocage ne voient toujours pas de porte de sortie. Interrogé par Le Echos, le fondateur de H2O Asset Management Bruno Crastes plaide la nécessité d'opérer de « manière ultra-confidentielle ».

« Il est dans l'intérêt de nos clients que nous liquidions ces actifs cantonnés le mieux possible, donc de manière ultra-confidentielle. Je ne peux pas en parler. » Voici la réponse apportée par Bruno Crastes aux Echos à propos du déblocage des fonds cantonnés par H2O pour isoler les titres illiquides ayant entraîné cette situation inextricable. Pour rappel, suite la suspension de huit fonds H2O AM à la fin de l'été 2021, ces derniers ont été dupliqués : la part liquide a été débloquée, et la part illiquide - avec les actifs quasi impossible à vendre - a été « cantonnée » dans des fonds dites side pockets.

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Initialement, le blocage de ces side pockets ne devait pas se prolonger au-delà de juin 2021. Mais l'affiare n'a toujours pas trouvé d'issue. Pire, comme le révèle le quotidien Les Echos, qui s'est procuré une lettre envoyée par la société de gestion aux distributeurs partenaires : « Dans les circonstances actuelles et dans l'intérêt des porteurs de parts, il a été décidé de suspendre la publication des valeurs mensuelles estimées des fonds SP [side pockets, NDLR]. Dès que cela sera possible, H2O AM reprendra la publication des valeurs estimées. » De plus en plus flou...

« L'arrêt des publications mensuelles conforte notre conviction que les side pockets ne valent probablement plus rien », déclare au même quotidien Dominique Stucki, avocat associé du cabinet Cornet Vincent Ségurel, qui représente le Collectif Porteurs H2O. Fin septembre, cette association d'investisseurs particuliers a assigné H2O en justice. Pour tous ceux qui ont souscrit [le fonds H2O Allegro] via leur contrat d'assurance vie, cela entraîne des complications administratives récurrentes car les assureurs ont des difficultés à gérer ces actifs illiquides », expliquait début octobre Gérard Maurin, président de Collectif Porteurs H2O, au magazine MVVA. Le feuilleton est loin d'être terminé.