Conséquence du confinement au printemps, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) s’inquiétait mi-juin d’un défaut de production et d’approvisionnement cet automne en cas de vague de froid. Qu’en est-il aujourd’hui ? RTE peut-il être contraint de couper le jus durant le reconfinement ?
Les 8 semaines de confinement au printemps n’ont pas été sans conséquence sur le réseau et la production nationale d’électricité. D’un côté, le coup de frein de l’activité économique a fait chuter la consommation d’énergie, de 15% au plus fort de la crise. Mais de l’autre, la crise sanitaire a conduit EDF à reporter certains chantiers de maintenance des réacteurs nucléaires, ce qui tend à réduire la capacité de production d’électricité pour cet automne et cet hiver, périodes où la demande d’électricité est à son paroxysme. Pour limiter le risque de déséquilibre entre la production et la consommation, EDF a réagi et lancé des mises à l’arrêt préventives pour économiser du combustible.
Toutefois, « les différentes trajectoires de disponibilité du nucléaire envisagées concordent pour identifier une forte diminution de la disponibilité du parc à partir de juin 2020, s’accentuant en septembre-octobre. En novembre-décembre, quels que soient les scénarios, la disponibilité du nucléaire sera inférieure à celle anticipée dans le bilan prévisionnel 2019, qui lui-même était fondé sur un principe de prudence par rapport au planning d’EDF », mettait en garde, en juin dernier, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE). Ces prévisions ont conduit RTE à placer l’hiver 2020-2021 en « grande vigilance ». Traduction : en cas de vague de froid de 3 à 7°C en dessous des normales de saison, RTE émettait en juin un doute sur la capacité de la France à disposer de suffisamment d’électricité. « La période sera sous vigilance dès le mois d’octobre », expliquait alors le gestionnaire du réseau.
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Du mieux mais « des mesures exceptionnelles » toujours possibles
En septembre, RTE a actualisé ses prévisions. Et la situation s’est améliorée. « Le risque de déséquilibre sur le mois d’octobre et le début du mois de novembre apparaît dans l’ensemble écarté (…) En revanche, il demeure un point de vigilance spécifique sur fin novembre – début décembre, en cas de vague de froid précoce », peut-on lire dans le rapport publié fin septembre. A l’heure actuelle, l’hiver 2020-2021 reste placé en « vigilance particulière », de mi-novembre jusqu’à Noël, explique RTE à MoneyVox sur la base des données de septembre dernier. De fait, « en cas de vague de froid importante dans les semaines à venir, il n’est pas exclu d’avoir recours à des moyens exceptionnels », souligne la communication du gestionnaire.
© MoneyVox / MEF / Octobre 2020