Selon le comparateur Assurland, les sinistres climatiques de l'année 2022 et la hausse des cambriolages vont contraindre les assureurs à augmenter les primes de 5% en moyenne contre des prévisions de 3%. La Bretagne, région la moins chère de France, voit notamment ses tarifs exploser.

Les nouvelles ne sont pas bonnes pour les assurés. Selon le comparateur Assurland, les sinistres de l'année 2022 vont avoir de lourdes conséquences sur le montant de la prime d'assurance habitation.

Celle-ci devrait augmenter en moyenne de 5% quand la tendance était plutôt autour d'un bond de 3%. Le prix moyen d'une assurance habitation en 2023 s'élève désormais à 227 euros contre 216 euros l'an dernier. De plus, souligne cette étude publiée mercredi, dans certaines régions, un rattrapage commence également à avoir lieu en matière de tarifs.

Alors comment expliquer ce phénomène ? Deux raisons selon Assurland. D'abord, entre 2021 et 2022, les cambriolages de logements ont augmenté de 11% sur toute la France. En Bretagne et dans les Pays de la Loire, ils ont bondi de respectivement 41% et 21%. Résultat, en Bretagne, qui reste la région la moins chère pour les contrats d'assurance habitation, la hausse moyenne sera de 11% entre 2022 et 2023.

40% d'augmentation depuis 2010

Ensuite, les sinistres climatiques pèsent lourdement sur le niveau des cotisations. Le coût des catastrophes naturelles en France devrait s'élever à 10 milliards d'euros en 2022 estime France Assureurs. Un record depuis 1999 qui s'explique par les fortes intempéries en Occitanie et les conséquences de la sécheresse.

« Après une stagnation post-crise Covid, les tarifs d'assurance habitation repartent à la hausse. On atteint près de 40% d'augmentation depuis 2010. Il faut accentuer les efforts en matière de prévention, ce qui permettra de contenir la hausse des prix à l'avenir », juge commente Olivier Moustacakis, cofondateur d'Assurland.com.

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Une hausse de taxe CatNat à prévoir

En France, environ 54% des maisons individuelles sont situées en zone d'exposition moyenne ou forte au retrait-gonflement des sols argileux (RGA), un phénomène lié aux successions d'épisodes de sécheresse l'été et de ré-humidification des sols en automne ou en hiver qui peut engendrer d'importants dégâts. Quelque 3,3 millions de maisons, soit environ 16% du total, sont même situées en zone de risque fort.

Catastrophe naturelle : le casse-tête pour se faire indemniser en cas de sinistre

La taxe dite CatNat pour catastrophes naturelles est déjà de 12% sur les contrats d'assurance habitation et de 6% sur les contrats vol et incendie des véhicules mais plusieurs acteurs se sont déjà prononcés pour un passage rapide à 18% en habitation et à, au moins, 12% en auto.

« La hausse attendue de la sinistralité et des primes pour certains risques d'assurance est particulièrement notable : sur l'ensemble du territoire français les sinistres liés aux catastrophes naturelles augmentent 2 à 5 fois plus vite aujourd'hui pour les départements les plus touchés. Les primes augmenteraient alors de 130 à 200% sur 30 ans pour couvrir ces pertes », estime l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Pour limiter les effets de ces augmentations, il est conseillé d'analyser son contrat régulièrement pour voir s'il correspond toujours aux besoins du foyer. Sur le marché de l'assurance habitation, comme en auto, les compagnies sont prêtes à des gestes commerciaux pour attirer de nouveaux clients.

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