Quelle différence de frais entre les supports en unités de compte classique et les fonds dits « clean share », transparents sur les frais et sans rétrocessions ? 1% ! Oui, 1% de performance annuelle en moins, selon l’analyse détaillée de Good value for money. Explications.

L’assurance vie est un millefeuille de frais : frais sur versement, frais de gestion annuels du contrat, frais d’arbitrage, frais de gestion pilotée, frais sur la rente, etc. Et encore, cette liste ne se rapporte qu’aux frais perçus par l’assureur gestionnaire du contrat ! Or chaque support en unité de compte (UC) intègre ses propres couches de frais. Certes, du point de vue de l’épargnant, les frais « internes » aux fonds en UC sont « invisibles » puisque les gestionnaires de fonds communiquent des performances nettes de frais. Il n’empêche : ces frais prélevés par les asset managers (les gestionnaires de fonds) existent et atteignent parfois des niveaux étonnants. « Selon les modes de gestion (active ou passive), la classe d’actifs (actions, obligations...) et d’autres paramètres, ces frais peuvent s’échelonner entre 0,20% et 3,50% par an », apprend-t-on sur Good value for money.

Assurance vie : 5 choses à savoir sur les performances à venir de votre contrat

Ce site prescripteur de contrats calcule les frais moyens des UC depuis quelques années et y ajoute cette année un précieux élément de comparaison supplémentaire : les frais moyens sur les fonds dits clean share, une gamme d’UC en plein développement qui limite les frais et s’interdit d’en reverser une part aux assureurs et distributeurs de contrats (pratique courante de rétrocessions des frais de l’assurance vie). Cette comparaison met en lumière la surcouche de frais sur certains supports en UC…

Frais de gestion réels moyens des fonds en UC en 2021
Unité de compteFonds classiqueFonds « clean share »
Fonds en UC en actions2,01%1,06%
Fonds en UC en obligations1,16%0,56%

Source : Goodvalueformoney.eu
« Analyse 2021 des frais de gestion prélevés par les sociétés de gestion d’actifs au sein des supports financiers (UC) de l’assurance-vie »

« Le surcoût pour l’épargnant lié au fait que son assureur fasse le choix de parts ‘‘classiques’’ donnant lieu à rétrocessions plutôt que des parts clean share sans rétrocessions ressort en moyenne à 1% de performance annuelle en moins », constate Goodvalueformoney.eu (GVFM). Malheureusement pour les épargnants, les fonds clean share ne sont pas disponibles partout… mais de nombreux courtiers ou associations d’épargnants ou réseaux de gestion de patrimoine en ajoutent actuellement à leurs contrats.

Des frais en baisse sur les UC

Précision d’importance : les moyennes de frais ici calculées par GVFM sont les « vrais frais », effectivement prélevés. Ils sont supérieurs aux frais « fixes » annoncés par les sociétés de gestion puisque celles-ci y ajoutent des couches supplémentaires : frais de transaction et commissions de « surperformance ».

Cette comparaison avec les fonds clean share montre ainsi à quel point certaines politiques tarifaires trop lourdes peuvent peser sur l’intérêt d’un fonds en UC. La tendance est tout de même à la baisse, comme le relève Good value for money : « La pression concurrentielle cumulée avec les obligations accrues de transparence sur les frais ont conduit les sociétés de gestion à baisser les frais de gestion courants d’environ [0,02 à 0,07 point] selon la classe d’actifs en 2021 » par rapport aux mesures réalisées en 2020 par Good value for money.

Assurance vie : le comparatif des offres

Des frais indirects qui s’ajoutent à ceux de l’assureur

Tous ces frais indirects, plus faibles pour des fonds tels que les trackers (ETF), pèsent d’autant plus lourdement qu’ils s’ajoutent, indirectement, à ceux prélevés par l’assureur. Un exemple cité par GVFM dans sa newsletter : « Un épargnant ayant investi sur une UC actions dans un contrat d’assurance vie se verra donc prélever en moyenne annuellement : 0,90% en moyenne au titre des frais de gestion sur UC du contrat (frais sur UC du contrat d’assurance vie), 2,01% en moyenne au titre des frais de gestion courants internes au support, soit 2,91% au global. »

Résultat : « Il faut donc que le gérant du support dans lequel le client a investi génère une performance d’au moins 2,9% [bruts, avant frais, NDLR] sur l’exercice pour que l’épargnant obtienne une performance de 0%. Pour faire aussi bien que le fonds en euros, il faut que le gérant performe en moyenne de 4% par an, ce qui est élevé. »