L'emblématique association d'épargnants Afer annonce servir un rendement de 1,70% pour l'année 2020, en légère baisse par rapport à l'année précédente. Le président de l'Afer Gérard Bekerman a insisté sur la nécessité de faire évoluer le fonctionnement des fonds en euros, afin d'endiguer l'érosion des rendements.

« En 2020, les fonds en euros ont subi des attaques parfois virulentes de certains assureurs », confrontés aux contraintes de « taux bas », a déclaré Gérard Bekerman, président de l'Afer, lors de la conférence de presse d'annonce du taux 2020. Il a réaffirmé, comme souvent, sa « confiance dans l'avenir des fonds généraux » avant de dévoiler le rendement du « fonds Afer ».

L'an passé, le taux du fonds en euros présent sur les contrats de l'association avait subi une importante correction, passant de 2,25% en 2018 à 1,85% en 2019 et franchissant ainsi la très symbolique barre des 2%. Cette année, le recul du rendement servi par ce fonds géré par Aviva France est plus modéré : 0,15 point de baisse pour s'établir à 1,70%.

Gérard Bekerman a en revanche adressé un tacle non dissimulé à son partenaire assureur Aviva France (qui doit prochainement être cédé par le groupe Aviva Monde à un repreneur) : « Ce n'est pas très malin de ne pas doter la PPB », en faisant référence à la provision pour participation aux bénéfices, réserve de richesse censée lisser les rendements sur le long terme. L'Afer a ainsi dû puiser dans sa PPB (à hauteur de 81 millions d'euros) pour pouvoir atteindre le rendement de 1,70% affiché pour l'année 2020. Cette réserve reste malgré tout dotée de 269 millions d'euros.

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Principales performances 2020 de l'assurance vie Afer

  • Fonds en euros (1) : 1,70%
  • Afer eurocroissance : 2,42%
  • Afer Patrimoine : -6,66%
  • Afer-Sfer : -3,76%
  • Afer Premium : 7,98%
  • Afer Immo 2 : 0,95%

Plus d'infos sur le contrat multisupports de l'Afer

Performance nette de frais de gestion du contrat. Avant fiscalité et cotisations sociales.

Changer les fonds en euros ? Travaux en cours...

« Non les fonds en euros ne sont pas obsolètes, a insisté Gérard Bekerman. Ils gardent toute leur pertinence : c'est l'essence même de l'assurance vie. » Raison pour laquelle il a répété plusieurs fois la volonté de l'Afer d'être force de propositions dans les réflexions sur l'évolution future des fonds en euros. « Nous allons réfléchir avec le régulateur et les assureurs car il y a un véritable enjeu », a poursuivi le président de l'Afer, avant d'esquisser la réflexion suivante : « Le contrôleur n'en fait-il pas trop quand l'on considère la nécessité d'investir [dans l'économie] ? », Gérard Bekerman évoquant ainsi de trop fortes contraintes prudentielles pour les assureurs. Ce qui les empêche de prendre des risques dans la gestion des actifs des fonds en euros.

« Si nous ne bougeons pas, nous sommes condamnés à aller vers des taux zéro », a-t-il insisté. Quelles sont donc les recettes imaginées par l'Afer ? Suspense... « Je ne veux pas dévoiler aujourd'hui ce que nous avons en tête. (...) Nous ne voulons pas subir. Nous avons des idées en matière de gestion d'actifs. Travaillons avec les assureurs. » Gérard Bekerman a ainsi affirmé souhaiter présenter ses idées une fois que l'Afer disposera d'un « argumentaire détaillé ».

Pas de garantie partielle ni de bonus fidélité

Il a en revanche balayé (ou presque) la piste des fonds à garantie partielle en capital, ou celle conduisant à une rémunération servie en fonction de critères de fidélité, à l'image du prochain contrat proposé par l'association Gaipare : « Je n'aime pas la notion de [garantie] partielle ! Sur quels critères ? Ce n'est pas la philosophie de l'Afer, plutôt celle d'une compagnie commerciale. Je ne pense pas que nous y soyons favorable. »

Gérard Bekerman a aussi déclaré ne pas être partisan de la « fidélité différenciée ». Enfin il a rappelé son attachement à un fonds en euros accessible « librement », sans contrainte de versement en unités de compte imposée par l'assureur.

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