Le gestionnaire d’assurance vie du groupe Crédit Mutuel Arkéa ne permet plus d’effectuer des versements à 100% sur le fonds sécurisé. Il faut nécessairement insérer une dose de risque dans son épargne.

Allianz, AG2R La Mondiale ou encore Generali : plusieurs poids lourd de l’assurance vie ont mis ou vont mettre en place des conditions d’accès drastiques aux fonds en euros, le support « star » et sans risque de l’assurance vie. Tous ces assureurs imposent à leurs clients effectuant de nouveaux versements de placer une forte part de leurs nouveaux investissements sur les unités de compte (UC), des supports potentiellement rémunérateurs mais sans garantie en capital. Cependant, jusqu’à présent, ces annonces concernaient avant tout des assureurs traditionnels, à la clientèle plus patrimoniale, ou des courtiers et banques en ligne, à la clientèle plus avertie. Les banques, les distributeurs les plus « grand public » de l’assurance vie, n’assument pas encore d’imposer les UC au plus grand nombre. Le Crédit Agricole a certes évoqué une réflexion « active », sans concrétiser de limitions d’accès à ce jour.

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Suravenir, filiale du groupe Arkéa, assume la fin du « 100% fonds en euros » : les clients des réseaux Crédit Mutuel de Bretagne (CMB) et Crédit Mutuel du Sud-Ouest (CMSO) ne peuvent désormais plus investir sur le fonds à capital garanti à 100%. Sur le nouveau contrat « grand public » Navig’Options, le fonds en euros est accessible uniquement si vous placez 30% de la somme à déposer sur des UC.

Cette nouvelle contrainte d’accès au fonds en euros (aussi appelé « actif général ») concerne l’ensemble des contrats gérés par Suravenir depuis le 6 janvier 2020, sauf si vous disposez d’un « vieux » contrat ne permettant pas à l’assureur d’imposer une telle contrainte. Cette limitation ne concerne en revanche pas la gamme épargne retraite (Perp Prévi-Horizons), où le 100% fonds en euros reste possible.

Nouveau contrat Navig’Options : tout pour la gestion pilotée !

Cette mesure vise sans ambiguïté à inciter les clients du CMB ou du CMSO à se convertir aux mandats d’arbitrage. Autrement dit : confier la gestion financière de votre assurance vie à des experts, qui arbitrent en direct sur les différentes UC au gré de l’évolution des marchés.

Suravenir vient d’ailleurs de renforcer les possibilités de délégation de gestion sur son nouveau contrat Navig’Options, contrat qui promet déjà 0% de frais de versement en cas de gestion pilotée, contre 2% en gestion « autonome ». L’assureur a ainsi lancé ce mois-ci une gamme de mandats d’arbitrage thématiques au sein du même contrat Navig’Options, tête de gondole au CMB et au CMSO : outre la gestion déléguée « classique » de Federal Finance, les clients peuvent aussi confier la gestion d’une partie de leur épargne à un autre gestionnaire (Primonial REIM ou Yomoni AM) pour investir plus spécifiquement sur l’immobilier, les pays émergents, ou dans l’économie du développement durable.

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