Un nouveau rapport présenté mardi lors d'un comité social et économique (CSE) exceptionnel de la Banque de France, le deuxième en deux jours, met en avant les sous-effectifs dans certains services et l'existence de risques psychosociaux au sein de l'institution.

La charge de travail « semble problématique dans certaines zones de la Banque », souligne le cabinet externe Technologia, mandaté à la suite de deux suicides de salariés de la filière fiduciaire (qui délivre et collecte les billets et les pièces) en juin 2023, l'un des deux ayant laissé une lettre mettant en cause son employeur.

« Au siège, la succession de réorganisations donne le vertige, ce qui est particulièrement préjudiciable à la bonne marche de l'activité », continue le rapport, réalisé après environ 300 entretiens de salariés.

Les syndicats dénoncent régulièrement les conséquences des coupes d'effectifs dans la période récente. La Banque de France compte aujourd'hui 9.300 collaborateurs, contre près de 14.000 salariés en 2005.

Plus de la moitié des agents interrogés jugeaient leur charge de travail pesante ou trop lourde, selon un autre rapport diligenté par la direction et présenté le 18 janvier.

Autre grief, l'équipe dirigeante « semble ne pas avoir entendu les signaux d'alerte qui n'ont pas manqué d'apparaître », précisent les auteurs du rapport qui évoquent un « terreau » pour les risques psychosociaux.

Dans un courrier interne consulté par l'AFP, la direction de la Banque évoque « des constats essentiellement à charge » et un rapport « guidé par la volonté de dresser un portrait particulièrement sombre de notre institution, sans ancrage clair et convaincant dans la réalité ».

« Les élus demandent que des mesures importantes et immédiates soient prises notamment en termes de recrutements, de reconnaissance des qualifications et de prise en compte de la hausse de la charge de travail dans le cadre d'un dialogue social renoué », ont réagi les syndicats CGT, CFE-CGC et SNABF Solidaires dans un communiqué commun.

Le rapport de Technologia comprend un certain nombre de préconisations, sur les conditions de travail, les pratiques de dialogue social ou encore la détection et le traitement des risques psychosociaux.