Le montant maximum des tickets resto va passer de 11,84 euros par jour à 13 euros. A priori, c'est une bonne nouvelle pour les 5 millions de salariés qui en bénéficient. Idem pour les entreprises qui les proposent car ce montant est exonéré de charges. Problème, les restaurateurs s'estiment lésés...

Le plafond quotidien des tickets resto est passé de 19 à 25 euros au 1er octobre dernier. Mais c'est un autre plafond qui vient de changer suite à un amendement au budget 2023. Si le premier est la somme que vous pouvez dépenser chaque jour pour vous restaurer ou faire vos courses, le second, passé de 11,84 à 13 euros, correspond à la valeur faciale du titre, soit la somme maximum que vous pouvez percevoir en titre déjeuner par jour travaillé. Il s'agissait d'une demande de longue date des émetteurs de titres (Edenred, Up, Apetiz...).

Dans un premier temps, Bruno Le Maire, soucieux de ne pas piocher dans les caisses de l'Etat, y était opposé. En effet, augmenter la valeur faciale du titre équivaut à permettre aux entreprises d'augmenter la part exonérée de cotisations dans une période où les caisses de l'Etat ont besoin de ressources. En effet, quand l'employeur fournit à ses salariés des titres-restaurant et prend à sa charge 50 à 60% de leur valeur, ce montant est exonéré.

Selon les calculs de BFMTV, un employeur peut désormais verser à ses salariés jusqu'à 2 900 euros par an en titres restaurant sans aucune cotisation sociale à payer. Selon les données de Bercy, le manque à gagner fiscal sera de 140 millions d'euros suite à cette nouvelle mesure.

La hausse des deux plafonds, une bonne nouvelle pour les salariés ?

Pour le salarié, selon Edenred, leader du marché, augmenter uniquement le plafond de dépense quotidien n'est pas forcément une bonne nouvelle. Seul avantage retenu ? Vider son solde plus vite que prévu.

En ce qui concerne le passage à 13 euros maximum de la valeur faciale du ticket restaurant, cette hausse ne profiterait potentiellement aux salariés que si l'employeur acceptait d'augmenter le montant des tickets distribués. Ce qui n'est pas certain. Par ailleurs, une éventuelle hausse du titre restaurant augmenterait aussi le montant à la charge des salariés puisqu'elle correspond à environ la moitié d'un titre restaurant. Une somme déduite de son salaire mais sur laquelle il ne paie pas d'impôt sur le revenu.

Interrogé par MoneyVox, un membre de la Commission nationale des titres restaurants (CNTR) juge que cette mesure ne sert que les entreprises et les salariés mais, une fois de plus, pas les restaurateurs, déjà pénalisés par la multiplication des usages possibles du ticket resto (boulangerie, supermarchés...).