Face à la crise sanitaire, les conditions d’octroi de la Prime Macron ont été assouplies et son plafond rehaussé pour certains salariés. Objectif affiché par la ministre du Travail : « récompenser les salariés au front ».

La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat défiscalisée, dite « prime Macron », évolue avec le coronavirus ! Le gouvernement, par ordonnance, a en effet assoupli ses conditions de versement pour l’ouvrir à davantage de salariés. Ainsi, l’accord d’intéressement n’est désormais plus un prérequis. La décision de débloquer cette prime peut être prise soit dans le cadre d’un accord collectif, soit unilatéralement par l’employeur. Les accords d’intéressement étant peu courants dans les entreprises de petites tailles, cette évolution rend donc plus accessible la prime Macron aux salariés des TPE-PME.

Toutefois, ce sont les salariés des organisations ayant conclu un accord collectif qui devraient recevoir les primes les plus conséquentes. En effet, « pour les employeurs mettant en œuvre un accord d’intéressement », l’ordonnance publiée ce 2 avril au Journal officiel porte à 2 000 euros le plafond de cette prime défiscalisée. Sans accord, le montant maximal reste en revanche fixé à 1 000 euros.

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Les conditions de travail durant l'épidémie prises en compte

L’une des évolutions les plus importantes concerne les critères permettant à l’employeur d’individualiser le montant de la prime. « Pour récompenser plus spécifiquement les salariés ayant travaillé pendant l’épidémie de covid-19 », souligne le compte-rendu du Conseil des ministres du 1er avril, l’employeur peut légalement privilégier certains salariés par rapport à d'autres.

Il peut ainsi, par exemple, privilégier ceux se rendant sur leur lieu de travail durant l’épidémie – comme les caissiers en grande surface ou les ouvriers du bâtiment – par rapport à ceux qui travaillent de chez eux. Auparavant le montant de la prime Macron pouvait uniquement être modulé selon les bénéficiaires « en fonction de la rémunération, du niveau de classification » ou encore en fonction de la « durée de présence effective pendant l’année écoulée ».

Versement possible jusqu’au 31 août

« Il s’agit de récompenser les salariés au front qui tiennent leur poste de travail pendant cette période », justifie Muriel Pénicaud la ministre du Travail. En ce sens, l’ordonnance ouvre également la prime Macron aux employés des établissements publics industriels et commerciaux, dont la RATP, et aux établissements publics administratifs (EPA) employant du personnel de droits privés.

S'agissant des modalités de déblocage, les entreprises ont jusqu’au 31 août pour procéder à son versement. Le gouvernement a en effet décalé de 2 mois l’échéance limite. D'ores et déjà, la plupart des enseignes de grande distribution ont prévu de verser cette prime exceptionnelle.