La hausse des prix devrait s'accélérer au printemps sur un marché immobilier ancien toujours très actif, en dépit de la lente remontée des taux de crédit, affirment mardi les notaires, anticipant une diminution des stocks de biens à vendre.

A fin mai sur les 12 mois écoulés, les prix des appartements anciens devraient avoir progressé de 4,3% et ceux des maisons anciennes de 6,1%, au vu des avant-contrats de ventes enregistrés par les notaires de France sur l'ensemble du territoire. Ainsi, après une année 2016 « très dynamique », le nombre de ventes de logements anciens a continué de croître : à fin février, 867.000 ventes ont été conclues en 12 mois, soit une hausse de 7,7% sur un an. C'est là un volume supérieur au record historique de 848.000 ventes, établi l'an dernier.

Ainsi les taux bas soutiennent toujours le marché, en dépit d'une « lente ascension qui ne décourage pas les acquéreurs », commentent les notaires dans leur dernière note de conjoncture. Les taux d'intérêt des crédits immobiliers accordés aux particuliers par les banques ont en effet poursuivi leur remontée en mars pour s'établir à 1,51%, soit leur niveau de juillet 2016, selon l'observatoire Crédit Logement-CSA.

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Pour les notaires, « l'élément à redouter » pour le marché immobilier ancien, est « une augmentation démesurée » de ces taux d'intérêt, qui « viendrait freiner la capacité financière d'achat et troubler l'équilibre actuel ». Cette hypothèse pourrait se concrétiser en cas de sortie de la France de l'Union européenne et de la monnaie unique, pointent-ils en cette période d'échéance électorale.

« Une France à plusieurs marchés »

Ce dynamisme du marché de l'année 2016 et du début 2017 « constaté par le volume accentué des transactions », pourrait avoir pour effet de « raréfier le nombre d'acquéreurs en puissance qui auront trouvé ce qu'ils recherchaient » et de diminuer les stocks de biens à vendre, préviennent les notaires.

Au quatrième trimestre 2016, les prix des logements anciens ont progressé de 1,7% en France, sur un an - +1,9% pour les appartements et +1,5% pour les maisons - selon l'indice Notaires de France-Insee. Si cette tendance à la hausse touche « la plupart des départements de province », il n'en existe pas moins « une France à plusieurs marchés », selon les notaires.

Ainsi parmi les principales villes de la métropole, seules trois affichaient une baisse des prix des appartements anciens, au dernier trimestre 2016 sur un an : Saint-Etienne (-5%), Toulouse (-1,5%) et Marseille (-1,3%). Dans les autres villes, les prix ont augmenté sur la même période : de 1 à 2% à Reims, Dijon, Nice et Tours, dans une fourchette allant de 2 à 5% à Rennes, Toulon, Aix-en-Provence, Lille, Montpellier, Nantes, Grenoble, Besançon, Brest. Cette hausse des prix des appartements anciens a même dépassé 5% dans des métropoles dynamiques telles que Lyon (+6,2%), Strasbourg (+6,8%) et Bordeaux (+11,2%).

Quant aux prix des maisons anciennes, ils ont eux aussi progressé au dernier trimestre 2016, sur un an - jusqu'à +8% à Bordeaux ou Toulon -, à quelques exceptions près. Les villes de Nancy (-6,9%), Valenciennes (-4,3%), Dijon (-6,8%) et Béthune (-3,6%) ont ainsi vu leurs prix baisser.