Pendant plus de 10 ans, le taux du PEL est resté scotché à 2,50%. Immuable. Puis, en quelques mois, son taux a été abaissé à 2%, à 1,50% et maintenant à 1% pour les PEL ouverts à compter du 1er août prochain. Intérêts, droits à prêt… Qu’est-ce que ça change vraiment ?

De janvier à août 2016, le taux de rémunération des nouveaux PEL est tombé de 2% à 1%. La génération de plans rémunérés à 1,50% n’aura donc pas fait long feu : ce taux n’est valable que pour les plans ouverts du 1er février au 31 juillet 2016. Le Plan épargne logement présente en effet une particularité : le taux de rémunération est déterminé en fonction de la date d’ouverture et est garanti durant toute la vie du produit, à condition de le conserver pendant 2 ans minimum (1). Ceux qui disposent d’un PEL ouvert à 2% ou 2,50% conservent donc ce rendement. Raison pour laquelle certaines banques – Banque Populaire, Crédit Mutuel, Crédit Agricole ou Caisse d'Epargne – incitent actuellement leurs clients à profiter de l’aubaine des « derniers » PEL à 1,50%, disponibles pendant encore quelques jours.

De « petits » intérêts comparés aux versements

Evidemment, du point de vue de l’épargnant, mieux vaut détenir un PEL à 2% plutôt qu’un plan à 1%. Si vous n'en détenez toujours pas, est-ce toutefois si grave de passer à côté de « l’aubaine » du 1,50% ? Voici, par exemple, les intérêts accumulés au bout de 5 ans, avec les différents plans ayant pu être ouverts durant l’année 2016 (2) :

PEL de 5 ans, avec un versement initial de 1.000 euros puis 50 euros par mois
PEL en phase épargnePEL à 2%PEL à 1,50%PEL à 1%
Montant total versé3.950 euros3.950 euros3.950 euros
Montant des intérêts obtenus (brut)254 euros189 euros125 euros
Cotisations sociales (15,50%)-39 euros-29 euros-19 euros
Epargne disponible4.165 euros4.110 euros4.056 euros

Résultat : au bout de 5 ans, l’épargnant qui a ouvert un PEL à 2%, en janvier 2016, aura gagné 109 euros de plus que celui qui n’aura souscrit le sien qu’en août 2016. Un montant bien peu significatif comparé à la masse des versements, qui flirtent avec les 4.000 euros. Bref, quelle que soit la rémunération, le montant disponible à terme dépendra avant tout de l’effort d’épargne du détenteur du plan. Car, avec les taux bas, l’effet multiplicateur des capitalisations successives des intérêts s’estompe considérablement. Avantage, tout de même, au PEL à 2% sur la phase d'épargne.

Montant des prêts PEL : des changements minimes

Reste l’autre pendant du Plan épargne logement : le crédit immobilier, avec les droits à prêts accumulés. Bercy a d’ailleurs mis en avant cet aspect dans son communiqué : « Le taux d’intérêt maximal facturé par les banques aux épargnants choisissant d’emprunter dans le cadre des nouveaux PEL, à l’issue de la phase d’épargne, sera abaissé de 2,70% à 2,20%. »

Problème : à ce jour, ce taux de 2,20% sur 15 ans, au maximum, n’apparaît toujours pas compétitif. En juin, même les taux immobiliers sur 20 ans se négociaient à un niveau inférieur : 1,67% selon l’Observatoire Crédit Logement-CSA. Certes, ils finiront par remonter, mais il est difficile de savoir quand et à quel niveau. En ce sens, ouvrir un PEL à 1% constitue un pari sur l’avenir. Pour quel gain sur le prêt épargne-logement par rapport aux générations de plans à 1,50% et 2% ? La réponse avec la suite de notre simulation pour un prêt sur 10 ans.

PEL de 5 ans, avec un versement initial de 1.000 euros puis 50 euros par mois
PEL en phase créditPEL à 2%PEL à 1,50%PEL à 1%
Epargne disponible4.165 euros4.110 euros4.056 euros
Intérêts bruts (droits à prêt)254 euros189 euros125 euros
Prime d’Etat, net de cotisations sociales107 euros107 euros106 euros
Emprunt possible, sur 10 ans6.152 euros6.148 euros6.143 euros
Taux du crédit3,20%2,70%2,20%
Mensualités, sur 10 ans60 euros58 euros57 euros

Résultat : le montant des droits à prêt diminue de manière proportionnelle au taux de rémunération de l’épargne. Toutefois, l’utilisation de ces droits à prêt permet d'emprunter les mêmes montants, à quelques euros près, grâce à la baisse du taux de crédit. Match nul ? Dans une optique de financement immobilier, l’avantage va tout de même au PEL à 1%, qui permet d’emprunter au taux le plus bas et, ainsi, de limiter le coût du crédit.

Toujours un bon produit d’épargne-projet

Bilan ? 2%, 1,50% ou 1% : quel que soit le taux, le PEL reste un bon produit d’épargne-projet. Car il permet de bénéficier d’un taux garanti et de mettre en place une épargne systématique, avec un minimum de versement de 45 euros par mois. Le tout avec une relative facilitée d’utilisation, car les PEL en phase d’épargne sont désormais prorogés automatiquement jusqu’à leur 10 ans : plus besoin de renvoyer, chaque année, un formulaire signé à sa banque !

Evidemment, un plan à 2% rapporte plus. Un particulier ayant ouvert un plan à 2%, voire à 2,50%, a tout intérêt à le conserver. Mais ce constat ne réduit pas au néant les avantages du PEL à 1%. Lui aussi permet de rassembler un pécule pour acheter une voiture, ou de se constituer un apport en vue d’un achat immobilier. De façon plus hypothétique, il peut aussi s’avérer un bon pari en cas de remontée des taux immobiliers. Dit autrement, même à 1%, le PEL n’est pas mort.

Lire aussi : le fonctionnement du Plan épargne logement

(1) Durée minimale de 2 ans pour profiter du taux contractuel du PEL. En cas de retrait avant les 2 ans de détention, c’est le taux de rémunération du CEL (actuellement de 0,50%) qui s’applique.

(2) Les simulations de cet article ont été réalisées à l’aide de la calculatrice d’optimisation des Plans épargne logement de cBanque.