Le conseil des gouverneurs de la BCE cherche le bon équilibre dans sa communication, pris en tenaille entre son désir d'agir davantage si nécessaire et sa crainte de susciter des attentes exagérées, révèle jeudi le compte-rendu de sa réunion de janvier.

Le conseil, composé de six directeurs et des 19 présidents des banques centrales nationales de la zone euro, a estimé qu'il fallait « trouver le bon équilibre entre le fait de signaler clairement sa complète capacité, sa volonté et sa détermination à agir et, dans le même temps, ne pas laisser penser qu'une action a déjà été décidée » alors que la reprise économique se poursuit en zone euro, dévoile le protocole de la réunion de politique monétaire des 20 et 21 janvier.

Il a notamment été convenu qu'il fallait « éviter, grâce à une communication appropriée, que les marchés ne développent des attentes infondées ou excessives concernant la politique monétaire future ». La banque centrale, dont la crédibilité dépend en partie de sa communication, veut notamment éviter de repéter une situation comme celle de début décembre, lorsque sa réunion de politique monétaire avait donné lieu à de fortes turbulences de marché.

A cette occasion, l'institution avait décidé de prolonger de six mois son programme de rachat de dettes lancé en mars 2015, le « QE », et d'abaisser l'un des taux directeurs. Ces mesures avaient toutefois fortement déçu les observateurs, qui attendaient une action de plus grande envergure à l'aune de certaines déclarations de banquiers centraux en amont.

Lors de la réunion de janvier, une partie du conseil a estimé que, face à l'augmentation des risques pesant sur la zone euro, « il serait préférable d'agir de manière préventive, en prenant en considération des risques naissants, plutôt que d'attendre que ces risques se soient pleinement matérialisés », selon le compte-rendu. D'autres membres ont toutefois appelé « à se méfier d'une approche basée sur les risques » plutôt que sur l'étude des faits et des statistiques, étant donné la difficulté d'évaluer la gravité de ces risques, est-il ajouté.

Fin janvier, le président de la BCE Mario Draghi avait signalé qu'il serait « nécessaire de réévaluer et peut-être revoir » la politique monétaire de l'institution lors de la prochaine réunion du conseil des gouverneurs le 10 mars, alimentant du même coup les spéculations concernant une nouvelle action d'envergure.