Le courtier Meilleurtaux vient de publier une étude sur le portrait-robot de l’emprunteur en 2014 en France. Principal constat : les Français achètent de plus en plus tard. Quant aux revenus moyens des ménages acheteurs, ils s'élèvent à 5.237 euros par mois.

37,4 ans. C’est l’âge moyen d'un emprunteur en France, qui a augmenté d’environ un an depuis 2010 (36,5 ans) et de presque 5 ans en dix ans (32,7 ans en 2004). Les disparités entre les régions sont fortes, dans ce domaine comme dans d'autres. Ainsi, l'emprunteur du Nord est en moyenne plus jeune de trois ans que celui du Sud-Est (35,8 ans contre 38,9 ans). Chez In&Fi, autre courtier à communiquer sur le profil type d'emprunteur, on s'accorde sur l'âge moyen de 37 ans, en ajoutant que l’emprunteur type est marié et salarié du privé.

Malgré le fait que l’on emprunte de plus en plus tard, la part de primo-accédants parmi ces emprunteurs reste majoritaire. De 63,72% en Ile-de-France, elle passe à 68% pour la moyenne nationale, et monte même à 70,76% dans la région Sud-Est et 73,45% dans l’Est. « Ce qui frappe dans ces chiffres c’est que la représentativité des primo-accédants est plus importante dans les grandes villes que sur l’ensemble de la France », commente Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. Et pour cause : ils représentent plus de 70% des emprunteurs dans 9 grandes villes sur 10 (excepté Nice). Ils sont même 81% à Lille, où 65% des emprunteurs ont moins de 35 ans.

Le Francilien dépensera le double pour une surface inférieure de 25%

Quels revenus moyens pour ces emprunteurs en 2014 ? 5.237 euros par mois selon Meilleurtaux. Ces niveaux de ressources sont nettement inférieurs à la moyenne nationale dans l’Est (4.300 euros), et supérieurs en Ile-de-France (6.462 euros). Des disparités logiquement corrélées au montant des transactions : 186.935 euros dans l’Est et 332.443 en région parisienne, pour une durée d'emprunt de 18,2 ans (moyenne nationale).

« Les disparités régionales sont donc réelles car avec une transaction près de deux fois plus élevée, l’habitant de la région parisienne va finalement se loger dans une surface 25% plus petite (soit 61 m2 pour 83 m2 dans le Nord) » souligne Maël Bernier. Quant au montant moyen de la transaction en 2014, il a progressé de 4,8% par rapport à 2010, pour atteindre 247.634 euros.

68.808 euros d'apport moyen

L’apport moyen a quant à lui presque doublé en dix ans : de 35.000 euros en 2004, il grimpe à 50.000 en 2010, pour atteindre 68.808 euros cette année. Là encore, les écarts entre les régions sont importants : un peu plus de 36.000 euros d'apport moyen dans l’Est et le Nord, contre 108.892 euros en Ile-de-France. A noter que cette moyenne concerne les primo-accédants et les accédants (ces derniers disposant d'un apport plus conséquent du fait de la revente d'un bien immobilier). D'ailleurs, pour la moitié des emprunteurs, l'apport est inférieur à 27.000 euros. L'apport médian s’abaisse même à 13.000 euros dans le Nord, 30.000 euros dans le Sud-Est et 50.000 euros en Ile-de-France.

Néanmoins, « en prenant en considération les apports moyens et médian il apparaît plus que jamais incontestable que l’achat immobilier est souvent conditionné à une solidarité familiale qui fonctionne », estime Maël Bernier. « L’apport moyen 2014 à 68.000 euros est assez stable depuis 2010, mais il est difficile de disposer d’une telle somme sans avoir été propriétaire auparavant ».