Le parquet national financier (PNF) a requis vendredi le renvoi en correctionnelle pour prise illégale d'intérêt du patron de la BPCE, François Pérol, à propos de sa nomination controversée à la tête du groupe bancaire, a annoncé à l'AFP une source judiciaire.

Il est soupçonné d'avoir accepté en février 2009 de prendre la tête du groupe issu du mariage entre la Banque populaire et la Caisse d'épargne (BPCE), alors qu'il avait suivi le dossier à l'Elysée en tant que secrétaire général adjoint en charge des dossiers économiques, sous Nicolas Sarkozy.

Or, la loi interdit à tout fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu'il a surveillée, avec laquelle il a conclu un contrat ou sur laquelle il a fait des propositions à l'autorité compétente dans les trois ans précédant son passage du public au privé. Ce délit est passible d'une peine de trois ans de prison et de 200.000 euros d'amende.

Une candidature reconnue comme « originale »

Selon une source proche du dossier, François Pérol avait convenu devant le juge Roger Le Loire que les circonstances de sa candidature comme président du directoire de la BPCE, étaient « originales ». Selon des témoignages recueillis par les enquêteurs, Nicolas Sarkozy avait réuni à l'Elysée le 21 février 2009 les patrons des deux banques qui devaient fusionner, pour leur dire qu'il entendait que François Pérol prenne la tête du nouvel ensemble.