L'objectif fixé par les banques de recruter 40.000 à 42.000 personnes en trois ans, en contrepartie du pacte de responsabilité, est jugé mardi « très insuffisant » par la CFDT, qui réclame des « engagements tangibles » en termes d'emploi.

D'après la CFDT Banques et Assurances, le pacte de responsabilité rapporterait dans le même temps « 1,3 milliard d'euros minimum dans le secteur des banques commerciales », grâce à l'allègement des cotisations patronales et aux allègements fiscaux. Le syndicat, qui a chiffré le coût des promesses d'embauches à « environ 35 millions d'euros annuels », « juge très insuffisantes les mesures prises par la chambre patronale », écrit-il dans un communiqué.

Jointe par l'AFP, l'Association française des banques (AFB, patronat des banques commerciales) confirme l'objectif fixé pour la période 2015-2017, présenté lundi aux organisations syndicales dans le cadre d'un projet d'accord, qu'elle qualifie de « relativement ambitieux dans le contexte actuel ».

Des engagements tangibles

« C'est à peu près 1.300 embauches de plus par an » par rapport à 2013, a indiqué à l'AFP Luc Mathieu, secrétaire général CFDT Banques et Assurances, qui dénonce une ambition « pas à la hauteur des enjeux » et sans « engagement sur la création nette d'emplois ». « Le compte n'y est pas vraiment, d'autant que les employeurs ne veulent pas s'engager au-delà de 2017. Ensuite ? On ne sait pas », regrette le syndicaliste. Par conséquent, la fédération, qui « s'interroge fortement sur la bonne volonté des dirigeants », leur réclame « des engagements tangibles à la mesure des efforts qui seront consentis par l'ensemble des contribuables ».

Le SNB/CFE-CGC, deuxième syndicat derrière la CFDT, se déclare pour sa part « satisfait de cet objectif » compte tenu de la baisse continue des effectifs dans le secteur bancaire, selon son président, Régis Dos Santos, contacté par l'AFP. Mais « nous réclamons plus d'engagements en terme qualifitatif », sur l'égalité professionnelle, les conditions de travail et la formation, a-t-il tout de même nuancé.

Patronat et syndicats des banques se retrouveront le 26 novembre pour de nouvelles négociations, a-t-on appris de sources concordantes.

Le pacte de responsabilité prévoit 40 milliards d'euros d'aides publiques aux entreprises sur la période 2015-2017 en contrepartie d'engagements en faveur de l'emploi et d'investissement. Pour l'heure, seuls deux accords patronat-syndicats ont été conclus, dans les secteurs de la chimie et de la métallurgie. Début octobre, le ministre du Travail, François Rebsamen, avait pointé du doigt « le secteur des banques », en déclarant sur Sud Radio : « Il faut leur tirer l'oreille, il faut qu'ils avancent plus vite, qu'ils prennent des engagements plus fermes. J'attends que, dans cette branche, on s'engage encore plus hardiment ».