Les députés ont adopté mardi en première lecture par une large majorité le projet de budget rectificatif de l'Etat pour 2014, qui prévoit notamment une réduction d'impôt sur le revenu pour des ménages modestes.

Ce projet de budget a été adopté par une large majorité de 307 voix contre 232 et 14 abstentions. Le Premier ministre Manuel Valls « a remercié la majorité pour son soutien franc, loyal et massif » et y a vu un « vote de courage qui confirme les orientations du gouvernement ».

Ce texte prévoit quatre milliards d'euros d'économies pour poursuivre la réduction du déficit public à 3,8% du PIB. Y figure aussi le remplacement de l'écotaxe par un péage de transit poids lourds.

3,7 millions de foyers fiscaux vont bénéficier d'une réduction d'impôt dès la rentrée de septembre, dont 1,9 million en seront totalement exonérés. Cette mesure concerne les personnes dont le revenu va jusqu'à 1,1 fois le Smic. Une personne seule paiera 350 euros d'impôts de moins, un couple 700 euros.

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Les frondeurs du PS ont voté pour

Si UMP, UDI et Front de gauche ont voté contre, la quasi-totalité des socialistes ont au final approuvé le texte avec les radicaux de gauche. Seul un député PS s'est abstenu, Christophe Léonard. Et un seul élu UMP n'a pas voté contre, Frédéric Lefebvre, qui s'est abstenu.

Après avoir longtemps tergiversé, les « frondeurs » du PS, notamment les 41 qui s'étaient abstenus fin avril sur le programme de 50 milliards d'euros d'économies, ont finalement décidé de voter pour ce qui est avant tout « une baisse d'impôt pour les ménages les plus modestes », selon l'un d'eux. En revanche, ils « ne voteront pas en l'état » le projet de loi de finance rectificative de la Sécurité sociale (PLFSSR) qui commence à mettre en œuvre les orientations gouvernementales du pacte de responsabilité avec les entreprises. Une majorité de députés écologistes, partenaires remuants de la majorité, se sont aussi ralliés à un vote favorable sur le PLFR.

Les députés UDI, qui s'étaient abstenus sur le pacte de responsabilité, ont voté contre car « force est de constater que les mesures gouvernementales traduites dans le collectif budgétaire et le collectif social ne sont pas à la hauteur des enjeux », a souligné leur orateur, Charles de Courson. « Ce collectif budgétaire, loin d'ouvrir une brèche dans le carcan de l'austérité, aggrave encore la situation économique actuelle », a dénoncé de son côté Nicolas Sansu pour le Front de gauche.