Les députés ont confirmé mardi l'instauration d'un contrat type de location, lors de l'examen en deuxième lecture du projet de loi sur le logement, tout en modifiant par rapport à la version initiale du texte la répartition entre propriétaires et locataires des honoraires des agents immobiliers.

Aux termes de l'article 1er de ce projet Alur (Accès au logement et urbanisme rénové) de la ministre Cécile Duflot, le contrat type, qui sera défini par décret, devra comporter un certain nombre d'indications, dont le montant du dernier loyer acquitté par le précédent locataire, et dans les zones « tendues », le loyer de référence défini par le préfet.

L'Assemblée nationale a également approuvé une disposition, introduite dans le projet par le Sénat, donnant un statut juridique à la colocation, mais, afin de lutter contre les « marchands de sommeil » a encadré le recours à des baux multiples entre le propriétaire et les colocataires.

Le bailleur paie une grande partie des honoraires

Sur l'ensemble de l'article 1er, l'Assemblée a approuvé pour l'essentiel le texte approuvé par sa commission des Affaires économiques. Ainsi, sur les honoraires des agents immobiliers, elle a accepté la nouvelle répartition adoptée en commission à l'initiative de la ministre : le bailleur paie les honoraires, sauf ceux liés à l'état des lieux, la rédaction du bail, la visite du logement à louer et la constitution du dossier du locataire, supportés à la fois par le propriétaire et le locataire. Dans la version adoptée en première lecture, seuls l'état des lieux et la rédaction du bail étaient payés par les deux parties.

Elle a toutefois supprimé l'obligation, introduite par la commission, d'établir un diagnostic sur l'installation de gaz lors de la location. Contre l'avis du président de la commission, François Brottes (PS), une majorité formée par certains socialistes, comme Jean-Louis Dumont, l'UMP et les écologistes a jugé que cette mesure faisait double emploi avec l'entretien annuel des appareils de chauffage et de production d'eau chaude déjà obligatoire.

L'UMP dénonce un déséquilibre locataires-propriétaires

Les députés UMP Jean-Marie Tetart et Dino Cinieri, et l'UDI Michel Piron ont échoué en revanche à faire rétablir les pénalités pour retard de paiement de loyer, votées par l'Assemblée en première lecture mais supprimées par le Sénat. Les orateurs de l'opposition ont reproché à l' article 1er de « déséquilibrer les rapports entre locataires et propriétaires » au détriment de ces derniers, tandis que pour la ministre comme pour le rapporteur du projet de loi, Daniel Goldberg (PS), il vise au contraire à « moderniser et améliorer » ces rapports.