Les entrepreneurs du secteur du bâtiment estiment que leur activité reste dégradée en avril et se montrent pessimistes pour les prochains mois, a annoncé mardi l'Institut national de la statistique et des études économiques.

En avril, l'indicateur synthétique du climat des affaires dans le secteur, constitué à partir des soldes d'opinion des chefs d'entreprises, a certes gagné un point par rapport au mois de mars, pour s'établir à 93, selon l'enquête mensuelle de conjoncture de l'Insee dans l'industrie du bâtiment. Mais son maintien en dessous de sa moyenne de long terme, fixée à 100 points, est le signe que « le climat conjoncturel reste défavorable dans le bâtiment », selon l'institut. Et les choses ne vont pas s'arranger à court terme car l'indicateur de retournement de la situation est en « zone défavorable », ajoute l'Insee.

En outre, comme lors du mois précédent, l'emploi dans le bâtiment reste « mal orienté », malgré un léger redressement en avril. « Les soldes correspondant à l'emploi passé et à l'emploi prévu restent en dessous de leur moyenne de long terme », fait remarquer l'Insee.

Quant aux carnets de commandes, comme en mars et en février, ils sont jugés « largement inférieurs à la normale », écrit l'institut. Néanmoins, leur niveau permettrait d'assurer 7,2 mois d'emploi à temps plein des effectifs, « ce qui est supérieur à son niveau moyen », est-il ajouté.

Les capacité de production restent toujours sous-utilisées, avec un taux d'utilisation qui se détériore légèrement et s'affiche toujours inférieur à sa moyenne de longue durée. « Près d'un entrepreneur sur cinq déclare rencontrer des obstacles à l'accroissement de son activité », poursuit l'Insee.

Enfin, les prix sont peu dynamiques et en avril, les chefs d'entreprises sont plus nombreux qu'en mars à signaler des baisses de prix. Selon eux, « la situation de trésorerie de l'ensemble du secteur se détériorerait et les délais de paiements s'allongeraient », détaille l'institut.