Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, a assuré lundi que le rapport Gallois sur la compétitivité, qui doit être remis au gouvernement le 5 novembre, n'était « pas enterré », mais a souligné qu'il était « normal que le gouvernement mène sa propre démarche » sur le sujet.

« Il est logique que le gouvernement mène sa propre démarche, en appui, à côté du rapport Gallois, pour pouvoir ensuite (...) faire son jugement et prendre ses décisions » sur la compétitivité, a déclaré le ministre devant la presse dans la cour de Matignon. « Aujourd'hui il y a eu un travail (...) pour définir ce que peut être, ce que doit être (...) une trajectoire de compétitivité sur non seulement un an, mais sur l'ensemble du mandat (soit 5 ans, ndlr): une trajectoire pluriannuelle, que nous voulons absolument mettre en œuvre », a-t-il précisé. Il s'exprimait à la sortie d'une réunion de Jean-Marc Ayrault avec 18 ministres qui portait sur les facteurs dits « hors coût » de l'avantage concurrentiel d'un pays (capacité à innover, qualité réelle ou perçue de ses produits, système éducatif, efforts de recherche), avant une deuxième rencontre vendredi sur la « compétitivité coût ».

Le gouvernement cherche-t-il à enterrer le rapport, après des fuites samedi dans Le Figaro ? « Le rapport Gallois n'est absolument pas enterré. C'est un rapport précieux, c'est un rapport utile. C'est un rapport dont nous nous inspirerons », a-t-il affirmé. « Ce qui a été divulgué par Le Figaro, c'est peut-être telle ou telle conversation ici ou là, mais ce n'est pas le rapport Gallois », a-t-il dit, rappelant qu'il était samedi à Berlin avec M. Gallois. Ce texte n'ayant pas été rendu, il « n'existe pas pour l'instant », a-t-il ajouté. Selon le quotidien de samedi, le commissaire à l'investissement Louis Gallois proposera dans son rapport de baisser les cotisations sociales de 30 milliards d'euros sur deux ou trois ans, de réduire les dépenses publiques et d'augmenter légèrement la CSG et la TVA.

Les « deux éléments » que constituent ce rapport d'une part et « les travaux du gouvernement » d'autre part permettront, selon M. Moscovici, « de mettre en place une trajectoire de compétitivité qui sera ambitieuse, qui sera globale, qui traitera de toutes les dimensions : coût et hors coût ».

A la question de savoir quand seraient prises les décisions, le ministre de l'Economie a répondu : « très vite, car il n'est pas question de traîner », mais il n'a pas précisé de date. « En tout cas, le 6 novembre il y aura un séminaire sur la compétitivité », s'est-il borné à répondre. Le ministre du Travail Michel Sapin a affirmé dimanche que le gouvernement trancherait, après la remise fin janvier d'un autre rapport, celui du Haut conseil du financement de la protection sociale. Le gouvernement avait promis des décisions dès novembre, et un plan pour la compétitivité d'ici la fin de l'année.