Generali veut à 13 de ses ex-salariés actuellement en grève de la faim, ainsi qu'à près de 200 autres licenciés en 2007, de faire un bilan professionnel avec un cabinet spécialisé et de parvenir à une solution de réinsertion.

Michel Estimbre, directeur général adjoint de l'assureur, a expliqué à l'AFP que l'entreprise avait mandaté le cabinet Sodie (groupe Alpha) pour conduire des entretiens personnalisés avec les 210 personnes concernées, « et pas seulement les grévistes de la faim, ou les 86 personnes en contentieux juridique avec l'entreprise ». « Il appartiendra au cabinet, à l'issue de ces entretiens, de formuler des propositions (action de formation, aide à la recherche d'emploi, etc.) pour chacune de ces personnes afin de leur trouver une solution professionnelle pérenne », a ajouté M. Estimbre.

Treize ex-salariés de Generali sont désormais en grève de la faim - le premier depuis le 10 février, le dernier depuis mercredi - pour exiger de leur ancien employeur des compensations financières. Ils demandent réparation car ils estiment notamment que leur licenciement était « sans cause réelle et sérieuse », que le plan social n'était pas valable et qu'ils ont été lésés dans le calcul de leur frais professionnels.

Ces ex-conseillers commerciaux avaient été licenciés après avoir refusé un changement de leur mode de rémunération. Les licenciements avaient fait l'objet d'un plan social avalisé par les syndicats, sauf FO. Mais 86 d'entre eux se sont réunis pour engager une procédure devant les prud'hommes de Paris qui, en décembre, ont finalement rejeté leurs demandes.

Ces ex-salariés ont fait appel, mais leur avocat, Denis Delcourt-Poudenx, a expliqué qu'ils « ne voulaient pas attendre encore de longs mois avant une audience en appel, ils sont à bout ». « Ils ont envisagé plusieurs types d'actions et ont finalement choisi de retourner la violence contre eux », a ajouté leur avocat.

Pour Generali, « il n'est pas envisageable de rentrer en négociation directe, les tribunaux ont été saisis, la justice doit se prononcer, sinon ce serait nier l'Etat de droit », selon Michel Estimbre. « Cette affaire ne nous laisse pas insensibles, et nous avons travaillé pour trouver une issue à cette situation, même si nous trouvons qu'il y a une disproportion entre l'action de ces ex-salariés et le contentieux prud'homal que nous avons avec eux », a ajouté le directeur général adjoint.