Selon une étude du site spécialisé eFinancialcareers.fr publiée mardi, une écrasante majorité des banquiers et traders français (89%) s'attendent à recevoir un bonus cette année, environ une moitié anticipant même une hausse de cette prime par rapport à 2009.

Au total, près de 9 financiers sur 10 (89%) s'attendent à percevoir un bonus au titre de l'année 2010 et 48% pensent qu'il sera plus élevé que celui perçu l'an passé, détaille cette enquête réalisée auprès de 627 professionnels de la finance travaillant en France. Dans les autres pays où des enquêtes similaires ont été menées, cette proportion s'élève seulement à 47% en Allemagne, 50% aux Etats-Unis et à 57% au Royaume-Uni.

Selon les chiffres de eFinancialCareers, 14% des financiers français disent s'attendre cette année à un bond de 50% de leur prime. Ils sont 29% à la prévoir stable, tandis que 12% l'attendent en baisse.

Le versement de ces bonus est essentiellement dû à des performances individuelles (32%) et à la rentabilité de l'entreprise (22%), indique l'enquête. Toutefois, un financier sur cinq explique que son bonus serait plus élevé parce que sa rémunération était « anormalement » basse l'an dernier.

Les salaires des traders et des banquiers comprennent une part de rémunération fixe et une part variable (bonus, primes et stocks-options) très importante liée aux gains générés individuellement et à la rentabilité de l'institution. D'après eFinancialCareers.fr, au cours des douze derniers mois, plus de la moitié (56%) des banquiers et traders français ont vu leur salaire fixe évoluer, 55% d'entre eux ayant bénéficié d'une hausse inférieure ou égale à 10%.

Malgré les recommandations des autorités visant à limiter les paiements en numéraire, près des deux tiers des interrogés (62%) s'attendent à ce que plus de la moitié de leur bonus de cette année soit pourtant versé suivant ce mode. Pis, leur versement ne sera pas différé contrairement au souhait du G20, qui réunit les principaux pays riches et émergents de la planète. En effet, parmi ceux qui s'attendent à recevoir un bonus, 63% estiment qu'aucune partie ne sera différée.

Le G20 recommande que le versement d'une partie significative des bonus soit différé sur deux ou trois ans pour limiter la prise de risques des traders, dont les excès avaient conduit aux montages financiers complexes à l'origine de la crise.

Enfin, les financiers français « semblent prêts à prendre des mesures radicales pour éviter les effets » de la réforme financière, « comme partir travailler à l'étranger ou postuler auprès de sociétés financières non réglementées », fait observer James Bennett d'eFinancialCareers.