Le député Michel Sapin, secrétaire national du PS à l'économie, a estimé vendredi que "le versement" de près de 2 milliards d'euros de bonus aux traders au titre de l'année 2009 était le "résultat" des aides accordées par l'Etat aux banques "sans contrepartie".

"Le constat est clair. Malgré les promesses et les rodomontades de Nicolas Sarkozy, rien n'a changé et tout semble reprendre comme avant", a affirmé l'ancien ministre dans un communiqué.

"Alors que le président de la République a rencontré à huit reprises les représentants des banques françaises, la limitation des bonus n'est toujours pas d'actualité", ajoute-t-il.

"Circonstance aggravante", selon lui, "les profits réalisés par les grandes banques françaises n'auraient pu l'être sans les aides accordées par l'Etat, qui a refusé de profiter de l'occasion pour entrer dans le capital de certaines banques qu'il a recapitalisées". Cela lui aurait permis de "relancer la politique du crédit" et de "modifier la politique de rémunération des dirigeants et des traders".

Pour M. Sapin, "au lieu d'utiliser la baisse des taux d'intérêt orchestrée par les banques centrales pour réduire le coût des crédits et financer l'économie, les banques s'en sont servies pour reconstituer leurs marges et les bonus des traders".

Le Parti socialiste "demande une meilleure régulation des rémunérations des dirigeants et des traders, une limitation des bonus et la participation des revenus financiers au financement de la solidarité".

Les banques françaises ont commencé depuis le début du mois le versement de bonus à leurs 8.000 traders au titre de l'année 2009, pour un montant total de 1,8 milliard d'euros.