Plus de la moitié des banquiers et professionnels de la finance basés à Paris seraient prêts à partir à l'étranger si la taxe exceptionnelle prélevée sur les bonus de 2009 devenait récurrente, selon une étude de eFinancialCareers.fr, diffusée jeudi.

Quelque 58% des banquiers interrogés "seraient prêts à partir à l'étranger", Londres ayant la préférence de 37% d'entre eux, suivie de Genève (23%) et New York (21%), indique eFinancialCarreers.fr, site international d'offre d'emplois dans le secteur de la finance.

La France a instauré cette taxe sur les bonus versés au titre de 2009, suivant ainsi une mesure similaire décidée par le gouvernement britannique.

"Londres a toujours attiré les professionnels français de la finance", car les bonus versés en Grande-Bretagne sont supérieurs à ceux alloués en France, note John Benson, président du commanditaire de l'étude. Mais "avec la mise en place d'un nouveau dispositif fiscal sur les hauts revenus en Grande-Bretagne, la City restera-t-elle la destination préférée des banquiers français?", se demande-t-il.

Depuis cette année, le taux marginal d'imposition en Grande-Bretagne est passé de 40 à 50% pour les personnes ayant un revenu supérieur à 150.000 livres (environ 170.000 euros) par an.

L'étude de eFinancialCarrers.fr a été menée auprès de 387 professionnels de la finance basés en France et connaissant le montant de leur bonus versé au titre de 2009.

Près de la moitié (46%) des banquiers interrogés a reçu un bonus 2009 supérieur à celui de 2008, contre 54% des banquiers allemands et 57% des britanniques.

"Sous la pression du gouvernement, les banques françaises semblent avoir suivi les recomnandations en matière de bonus", selon eFinancialCarrers.fr.

L'enquête confirme, par ailleurs, que les mesures restrictives sur les bonus ont été, pour partie, contournées grâce à l'augmentation du salaire fixe.

Près de 60% des professionnels interrogés affirment ainsi avoir bénéficié d'une augmentation de salaire en 2009.

L'augmentation moyenne constatée s'élève à 12% et est moins marquée en France qu'au Royaume-Uni et en Allemagne.