L'objectif du Parti socialiste n'est pas "d'obtenir des têtes" à la suite de la double démission du gouvernement d'Alain Joyandet et de Christian Blanc, mais un "changement en profondeur du système", a affirmé lundi son porte-parole Benoît Hamon.

"L'objectif et la volonté du Parti socialiste, ça n'est pas d'obtenir des têtes" ce que "nous souhaitons c'est qu'on en finisse avec un système qui a organisé le mélange des genres entre ce qui relève de l'intérêt général -la mission publique - et ce qui relève des intérêts particuliers", a affirmé le porte-parole lors du point de presse hebdomadaire du parti. "C'est sur ce plan aujourd'hui que le gouvernement est particulièrement défaillant et ce qui justifie et motive les inquiétudes des Français", a-t-il ajouté en évoquant une "crise de la gouvernance de la France".

"Ce dont nous avons besoin, c'est que ce système change en profondeur", a insisté M. Hamon en évoquant notamment "la pratique du pouvoir, la concentration des pouvoirs dans les mains de l'Elysée". Or, "le gouvernement reste à l'évidence dans le déni", a-t-il estimé en relevant des "contradictions" dans les déclarations du ministre du Travail, Eric Woerth, mis en cause dans l'affaire Bettencourt.

"C'est pourquoi, le PS, à l'Assemblée nationale et dans son travail d'opposant, continuera à exiger de M. Woerth, de M. Fillon et du président de la République des explications", a affirmé M. Hamon. "Pour ce concerne l'affaire qui implique M. Woerth, les questions restent entières et n'ont pas eu leur réponse à ce stade", selon lui.

Pour M. Hamon, "le président de la République "ne peut pas se draper dans la vertu" affirmant qu'"il met à l'oeuvre une République irréprochable", alors qu'il a "laissé faire tout ceci depuis plusieurs années". "Sans les révélations dans les médias, tout ceci aurait continué comme avant". "Si le président de la République se solidarise avec M. Woerth, c'est d'abord pour se protéger lui-même", a-t-il lancé.

Pas de "machination" de la gauche

Selon lui, "ce qui nourrira l'affaiblissement de la démocratie ou une forme de populisme c'est l'omerta, la volonté de ne pas faire éclater la vérité". "Dans cette affaire, il n'y a pas de campagne de déstabilisation politique menée par la gauche" ni "de machination", mais des médias qui "ont fait leur travail en faisant éclater la vérité", a-t-il dit. Le patron de l'UMP Xavier Bertrand avait jugé que M. Woerth était "la victime d'une machinerie politique" menée par les socialistes. "Nous ne sommes responsables en rien de ces révélations et n'aurions pas pu découvrir le dixième de ce qu'ont découvert les journalistes", a affirmé M. Hamon.

Pour sa part, Ségolène Royal (PS) a estimé lundi qu'après les "décisions" sanctionnant les "dérives individuelles de deux ministres", Christian Blanc et Alain Joyandet, il faut maintenant "réformer de fond en comble" le "système Sarkozy", et notamment supprimer le bouclier fiscal. Deux décisions sont prises concernant des dérives individuelles de deux ministres, mais c'est le système qu'il faut réformer de fond en comble", a affirmé sur RTL la présidente de la région Poitou-Charentes qui avait dénoncé mardi dernier un "système Sarkozy corrompu" à propos de l'affaire Woerth-Bettencourt.